17-11-2023
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L’économie
collaborative ... suite
Intimement liée au
développement du Web 2.0 qui a rendu possible les pratiques de collaboration à
grande échelle, l'économie collaborative regroupe l'ensemble des initiatives
basées sur les échanges pair-à-pair et qui favorisent l'accès sur la propriété.
Sites de Consommation Collaborative
La consommation
collaborative désigne un modèle économique où l'usage prédomine sur la
propriété : l'usage d'un bien, service, privilège, peut être augmenté par le
partage, l'échange, le troc, la vente ou la location de celui-ci - secteurs
émergents : la location entre particuliers ;le prêt entre particuliers ;service
d'hébergement ; l'autopartage, l'échanges de savoirs entre particuliers ...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Consommation_collaborative
L'économie
collaborative vise à produire de la valeur en commun et repose sur de
nouvelles formes d'organisation du travail. Elle s'appuie sur une organisation
plus horizontale que verticale, la mutualisation des espaces et des outils et
l'organisation des citoyen en "réseau" ou en communautés.
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_collaborative
Vue d'ensemble de l'économie collaborative avec Michel Bauwens
https://www.youtube.com/watch?v=t1UuoV_kR2s
Partager plutôt que
d'acheter. Une tendance en plein essor sur laquelle surfent nombre de
startups de l'économie collaborative. Un nouvel eldorado pour les entrepreneurs
?
https://www.youtube.com/watch?v=3Ca_1NxxlqY
Réalisation collaborative
Mexique: Rural Habitat - Maison dôme low cost- Mobile Workshop Architects
- an approach to construction for people in poor rural communities
http://www.ruralhabitat.net/Rural_Habitat.html
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L’économie
collaborative
une alternative au
modèle de la compétition
par Eric Luyckx.
Delphine Masset - mars 2014
Document complet
téléchargeable ici (2Mo)
http://www.etopia.be/IMG/pdf/20140214_ERL-DEM_econ_coll-web.pdf
Une révolution se produit sous nos yeux sans que nous ne prenions
encore conscience des bouleversements qu’elle va apporter à notre manière de
produire, de consommer, de financer des projets ou, tout simplement,
d’apprendre.
Du logement à l’utilisation de la voiture en passant par la
musique ou l’épargne, il n’y a pas un seul domaine de notre vie qui échappera au
potentiel de nouveautés que cette révolution porte. Elle part dans tellement de
directions qu’il paraît difficile de prévoir où elle s’arrêtera et comment elle
nous transformera. Cette révolution, c’est l’économie collaborative.
Un modèle en croissance fulgurante
Une récente étude réalisée pour La Poste [1]
en France relève qu’un Français sur deux pratique déjà l’économie collaborative
(essentiellement la consommation collaborative). Cela recoupe une autre étude
récente faite aux Etats-Unis [2].
Plus impressionnant encore, les courbes d’évolution du phénomène (qui feraient
plus d’un envieux du côté de l’économie classique) montrent un bon doublement
d’échelle à chaque année. Le crowfunding a soulevé 2,7 milliards de dollars en
2012 et plus de 5 en 2013 ; l’économie collaborative représente une trentaine de
milliards en 2013. Ceux qui connaissent l’histoire des grains de riz dont le
nombre double sur de case en case sur un échiquier (ou la métaphore du nénuphar)
ont compris que très rapidement, cette nouvelle économie va disputer une part
non négligeable à l’économie classique (51% des Français pensent que ces
pratiques seront amenées à se développer).
Même si certaines pratiques qui impliquent plus sont plus timides
en pourcentage absolu de la population, leur progression est toute aussi
prometteuse (pour la cohabitation, 6% des populations française et américaine en
2013, avec une perspective de doublement en 2014 - chiffres US). La cohérence
des motivations de cette population pionière est très parlante aussi. Les motifs
premiers du recours à la consommation collaborative par exemple, sont
directement liée à la question du pouvoir d’achat mais aussi au caractère
alternatif que représente la démarche et ce essentiellement par méfiance du
monde économique représenté par les banques et les grandes entreprises (qui
accaparent la richesse au dépend de la redistribution, et donc du pouvoir
d’achat) et par la faiblesse des perspectives et promesses de reprise
économique.
Le potentiel d’influence positive sur le cadre de vie est
énorme : comme le présente le Mémorendum d’une plateforme d’ONG flamandes (voir
annexe), si un cinquième des logements sous-occupés pouvaient être partagés avec
un occupant supplémentaire ou un petit ménage, cela règlerait le problème de
pénurie de logement en Flandre (300000 logements à l’horizon 2030). Autre
exemple, il y a déjà 7000 voitures en moins en Belgique grâce au covoiturage, et
si chaque conducteur partageait sa voiture une fois par semaine, il y aurait 25%
de files en moins sur les routes. Michel Bauwens pointe que si on équipe les
écoles de matériel open-source, cela représente un huitième du coût d’un
l’équipement classique de même qualité [3].
Pour les pratiquants de l’économie collaborative, la confiance
dans l’avenir en général, dans celui des générations futures et dans la
solidarité au sein de la société augmente de manière considérable (jusqu’à
+30%). Ce qui recoupe les thèses de Wilkinson et de Jakson, le lien social, la
coopération, le bien-être et la prospérité commune reprennent du sens face à la
compétition, à l’individualisme.
Rapide présentation
L’économie collaborative recouvre quatre secteurs, la
consommation collaborative, la production collaborative, le financement
collaboratif et la « connaissance » collaborative [4].
De manière minimale, la production collaborative renvoie à la
double création matérielle et immatérielle : autrement dit, à la production de
biens communs et de plateformes de partage. Le mouvement des makers est très
symbolique de ce point de vue : au lieu de produire des biens manufacturés en
Asie puis de les acheminer à travers la planète, l’impression 3D, le mouvement
du Do It Yourself (DIY) et la revalorisation des objets d’occasion permettent de
produire en petites séries, de manière personnalisée, au plus proche du lieu (et
des volumes) de consommation.
La consommation collaborative, elle, désigne un modèle où l’usage
prédomine sur la propriété d’un bien ou d’un service. Elle se décline au travers
de la location ou du prêt entre particuliers, des initiatives de partage
alimentaire, d’habitats. C’est sans aucun doute le secteur le plus mûr de
l’économie collaborative. Il repose sur le principe de l’exploitation des
« inutilisés ». Grâce à la technologie, il est désormais possible de faire
rencontrer une demande intéressée par l’usage avec une offre qui jusqu’à présent
n’était pas exprimée de manière suffisamment précise.
Le financement collaboratif se décline en trois axes : le peer to
peer funding, peer to peer lending et le peer to peer currency, autrement dit,
le partage de fond, de prêt et la création de monnaie alternative. Il fait
évoluer des modèles économiques en place depuis plus de 400 ans.
La connaissance collaborative se base sur l’idée de savoirs
libres. Elle concerne l’éducation, la recherche, la création, les réseaux
d’échanges… mais aussi la gouvernance. C’est un mouvement impressionnant et les
modèles actuels d’éducation et d’enseignement s’apprêtent à être fortement
transformés (notamment via l’Open Science). Concernant l’Open Democracy, tous
les mouvements d’ouverture de données publiques (Open Data) ou d’écriture de
textes de loi sur wiki commencent à peine à avoir un impact sur nos sociétés
mais sont susceptibles d’avoir une influence très marquante.
L’économie collaborative est aussi une occasion d’affirmer la
possibilité de sortir l’économie de la seule sphère marchande…
Mode de fonctionnement
Le mode de fonctionnement de l’économie collaborative est issu de
l’héritage culturel (organisationnel, comportemental, technique…)
du
monde du logiciel libre, du web (et NTIC) et d’une posture contestataire
(hackers, altermondialistes…). Trois éléments permettent de définitivement
distinguer les procédés de cette nouvelle forme d’économie :
-
une logique horizontale inhérente à l’organisation en réseau,
au peer to peer, la décentralisation et l’absence de centre unique de
décision ; réduit la sphère de la production dirigée et hiérarchisée et
étend au maximum la sphère de l’activité humaine autonome et décentralisée ;
-
la mutualisation des outils et connaissances avec un accès
libre à tous ceux qui contribuent ; partage par des individus ou groupe
d’individus, de biens, d’équipements (immobiliers, ménagers, outils, moyens
informatiques, transport etc) et de connaissances (encyclopédie,
bibliothèque, œuvres…) de manière à optimiser l’accès à ces ressources et
leur rentabilité (par le partage des coûts d’investissement, frais
d’entretien, assurance, réparation etc.)
-
une logique coopérative étendue ( crowdsourcing ) liée à des
communautés d’intérêt ou locales. Utilisation de la créativité, de
l’intelligence et du savoir-faire d’un grand nombre de personnes, pour
réaliser certaines tâches.
En découlent :
-
une redistribution des rôles, des décisions, des
responsabilités avec une plus grande participation de chacun ;
-
une diversité dans la nature des plus-values, la valeur
d’usage a plus d’importance, des plus-values non financières ou
immatérielles entrent en compte ;
-
un principe d’ouverture, de modularité, de mise à disposition
des méthodes, des plans ;
-
l’organisation de boucle de rétroaction pour faire évoluer
les biens et services, mais aussi les concepts, qui renforce l’implication
de tous les acteurs par le « bénéfice » qu’ils en retirent ;
-
un partage orienté vers les communs avec, entre-autres, des
droits d’auteur libres.
Confrontée à la réalité de l’économie capitaliste, l’économie
collaborative se décline selon les circonstances : les principes décrits
ci-dessus sont donc différemment aboutis selon les pratiques d’économie
collaborative. Il est rare de trouver une pratique qui les satisfasse à 100%. Il
s’agit dès lors, davantage, dans la pratique, de se rapprocher d’un modèle
idéal-typique et dans la théorie, d’apprendre à apprécier de manière critique
les différents exemples d’économie collaborative. Elle reste donc une
modélisation théorique d’une multitude d’expériences pratiques qui vont toutes
dans une même direction : celle d’une sortie du capitalisme entrepreneurial et
de ses formes de compétitions.
Mais l’économie collaborative ne peut être considérée que comme
un outil (dont on fait ce qu’on veut) plutôt que comme une fin. Sans cadre
éthique, politique, elle n’augure en aucun cas d’une sortie « automatique » du
modèle productiviste, monopolistique ou capitaliste.
Quelques exemples de « récupérations » :
-
Au niveau de la gestion horizontale : On pourra repérer des
grandes différences d’usage selon que la collaboration est réellement
horizontale ou non. Les exemples de pratiques pseudo-collaboratives, qui
visent davantage à sous-traiter quasi-gratuitement une partie de son
processus de production, ne manquent pas. En effet, il existe des coalitions
entrepreneuriales qui profitent de la logique des biens communs en créant de
la valeur ajoutée et en vendant ces produits ou ces services.
-
Au niveau d’une sortie des monopoles : Les pressions subies
par les opérateurs de l’économie collaborative les amènent aussi parfois à
se regrouper. En effet, la concentration semble parfois inéluctable dans le
paysage du crowdfunding comme dans d’autres champs de l’économie
collaborative. La masse critique nécessaire au bon fonctionnement des
plateformes et à l’efficacité des collectes ne pourrait être autrement
atteinte malgré la croissance du nombre d’utilisateurs.
-
Au niveau des communs : Le partage d’un outil au niveau
mondial peut par parfois voir son usage détourné : des Indiens ou des
Chinois sont parfois payé pour déposer sur le net des commentaires positifs
concernant la qualité du service dans les hôtels.
Quelques exemples :
Pour rendre compte de l’étendue de l’économie collaborative,
voici quelques exemples classés empiriquement par concepts et sur un axe qui va
de l’économie néo-libérale à une économie plus solidaire, voire à une économie
des communs. Derrière chacun de ces exemples, il y a des dizaines d’autres
initiatives, témoins de l’effervescence de cette « nouvelle » économie.
L’out-sourcing
-
MindStorm est
une ligne de produits de Lego qui s’est appuyée sur la créativité d’une
communauté de passionnés, laquelle a fait évoluer l’offre par ses remarques,
suggestions… Et que Lego a stimulée par des concours, la mise à disposition
d’une plateforme « communautaire ». Le résultat a fait l’unanimité dans le
petit monde de la robotique. Le projet est maintenant géré par la R&D de
Lego.
-
Amazon Mechanical Turk est
une place de marché qui permet aux entreprises d’accéder, par une plateforme
web, à une main-d’œuvre variée (surtout dans les pays émergents) pour des
micro-tâches (traitement photo/vidéo, traitement/vérification/nettoyage de
données, collecte d’informations…) payées des micro-montants (quelques
centimes de dollar). Chaque micro-tâche (HIT) est réalisée plusieurs fois
par des personnes différentes, quand les résultats concordent, le HIT est
automatiquement approuvé.
-
Sur le même principe de vérification statistique des tâches
effectuées, DigitalGlobe via sa plateforme collaborative Tomnod propose
à des volontaires de participer à des campagnes humanitaires d’analyse de
ses images satellites. La dernière campagne visait à repérer des indices de
la disparition du Boing de Malaysia AirLines MH370 : en 48h, plus de 2
millions de personnes ont analysé 645000 images couvrant une surface de
24000 km2.
La co-évaluation
-
Des plateformes web, telles que Amazon, Youtube, Facebook, eBay,
… s’appuient sur la communauté des internautes qui les fréquentent pour
évaluer leurs produits et services mais aussi d’une manière ou d’une autre
ses utilisateurs (par recoupement ou par évaluation directe).
-
La plateforme Facebook est exemplative de la complexité de la
chaîne de création de valeur. Le nombre des utilisateurs, les relations
qu’ils tissent constituent le socle de « valeur » de Facebook. Le service
qu’ils reçoivent en échange est l’usage gratuit de la plateforme
informatique. Or, entre la création de Facebook et la situation actuelle,
une deuxième chaîne de valeur s’est mise en place, qui utilise la première
(bénéfices communs du réseau) pour extraire des contenus qui, analysés, sont
transformés en une plus-value financière centralisée dans une société cotée
en bourse. Le revenu financier de la plateforme ne retourne pas à ses
usagers, mais ceci fait l’objet d’une sorte de contrat tacite accepté par
les internautes.
La co-programmation
-
Linux est
né de la rencontre du mode opératoire hacker avec les principes du mouvement
du logiciel libre. La mise à disposition du code du premier noyau par
l’initiateur du projet a permis à des centaines de passionnés à travers le
monde de développer et mettre au point un système complet rivalisant avec
les systèmes propriétaires puis de nombreux logiciels dédiés.
-
Bitcoin est
une monnaie électronique distribuée qui permet le transfert d’unités
appelées bitcoins à travers le réseau Internet. Les bitcoins ainsi échangés
ont vocation à être utilisés en tant que devise monétaire et comme moyen de
paiement dans cette devise. Le projet a suivit à peu près le même parcours
de développement que Linux. Si techniquement Bitcoin est une avancée
remarquable, son ADN est spéculatif et déflationniste, ce qui n’en fait pas
une monnaie adaptée aux échanges.
La co-rédaction
-
Wikipédia est
une encyclopédie libre réalisée collaborativement sur Internet. Le système
« wiki libre » permet la création et la modification immédiates des pages
par tous les visiteurs, même sans inscription. Aucun article n’est considéré
comme achevé, et Wikipédia se présente comme un projet en amélioration
continue. La constante surveillance des modifications est également ouverte
à tous à travers le système. Il n’y a aucun système hiérarchique de
validation mais sa fiabilité est comparable aux encyclopédies Universalis ou
Britanica. Elle devient la référence y compris dans le monde académique.
-
Agoravox, Citizenside, iReport, PressForMore sont
les principales plateformes communautaires de journalisme citoyen sur
internet. Le journalisme collaboratif (ou citoyen) peut être défini comme
l’action de citoyens « jouant un rôle actif dans les processus de
récupération, reportage, analyse et dissémination de l’actualité et de
l’information ». Le but de cette participation est de fournir les
informations indépendantes, fiables, précises, diverses et appropriées
nécessaires à une démocratie face à la concentration des médias perçue comme
une menace pour la liberté d’expression et la diversité des opinions.
La co-conception
-
Un fablab (exemple OpenFab à
Bruxelles) est un lieu ouvert au public où il est mis à disposition toutes
sortes d’outils, notamment des machines-outils pilotées par ordinateur
(extrudeuses, imprimantes 3D, découpes numériques, scans 3D…), pour la
conception et la réalisation d’objets. La caractéristique principale des
fablabs est leur « ouverture ». Ils s’adressent aux entrepreneurs, aux
designers, aux artistes, aux bricoleurs, aux étudiants ou aux hackers en
tous genres, qui veulent passer plus rapidement de la phase de concept à la
phase de prototypage, de la phase de prototypage à la phase de mise au
point, de la phase de mise au point à celle de déploiement, etc. Ils
constituent aussi un espace de rencontre et de création collaborative qui
permet, entre autres, de fabriquer des objets uniques : objets décoratifs,
objets de remplacement, prothèses, orthèses, outils…
-
OpenDesk (mobilier)
et OpenStructure (pièces
de constructions modulaires) sont des plateformes de partage de plans en
licence CC. Ces plans sont souvent accompagnés des fichiers nécessaires pour
produire l’objet avec un outil numérique. Chacun peut contribuer en
partageant ses améliorations ou nouveaux plans.
Le co-manufacturing
-
WikiSpeed regroupe
une communauté qui a développé une voiture en 3 mois. Celle-ci est 4 à 5
fois plus « efficace écologiquement » et 2 fois moins chère qu’une voiture
équivalente. Les logiques d’organisation s’inspirent des méthodes utilisées
dans le logiciel libre, appelées ici extreme-manufacturing : projet
modulaire, faire plus avec moins, collaboration « distribuée », travail en
binôme (résilience), simplicité de production (peu d’outillage), méthode
AGILE… La communauté WikiSpeed upgrade le véhicule tout les 7 jours,
l’adaptant aux retours d’expériences, un rythme incroyablement plus rapide
celui de l’industrie.
-
OSVehicule est
un véhicule « à construire soi même ». Développé par une équipe de base,
c’est une petite voiture 2 places à vitesse limitée et sans carrosserie.
Celle-ci est proposée séparément par une communauté grandissante de
designers. Les plans de l’OSV sont accessibles en CC. De petites unités
peuvent acquérir la licence pour produire en petites séries.
-
OpenSourceEcology, FarmHack sont
des communautés de bricoleurs qui s’intéressent entre autre aux outils
utiles à la ferme (NB WikiSpeed fait partie de OSE). Ils publient des plans
et des tutoriels pour construire soi-même une 50taines d’outils (le Global
Village Construction Set). Chaque expérience de constructeur est recensée
sur la plateforme ainsi que les améliorations apportées.
-
Au départ d’une idée toute simple, l’utilisation du plan
vertical juste derrière les fenêtres des appartements et des bureaux pour
faire pousser des plantes comestibles (aromates, légumes, fruits…), la
communauté WindowFarm a
mis au point un système d’hydroponie (ou d’aquaponie) domestique très peu
gourmand en ressources. Tous les plans sont disponibles mais on peut aussi
acquérir des kits près à l’emploi.
-
Adabio, la « coopérative des
savoirs paysans », partage les savoirs faire et fait des recherches
technologiques pour répondre aux demandes de ses coopérateurs.
Le financement collaboratif
-
KissKissBankBank est
une plateforme de financement collaboratif ou crowdfunding qui aide à
collecter des fonds (sous forme de dons) pour réaliser idées ou projets.
Elle donne ainsi l’occasion aux créateurs de projets de solliciter le
soutien du public, de leurs cercles de connaissances ou d’amis… La
plateforme n’a pas vocation à sélectionner ou orienter le type de projet au
contraire de
-
Goteo qui
est orientée « financement des communs ». De plus Goteo recherche une
implication plus grandes des co-financeurs dans le montage des projets et
propose, outre les dons, le co-financement par micro-crédit, prises de
participation, partage de compétences, de ressources…
La distribution collaborative
-
La ruche qui dit oui ! est
un plateforme web, une place de marché qui stimule les circuits courts.
Outil de vente en ligne, elle favorise les échanges directs entre
producteurs locaux et communautés de consommateurs qui se retrouvent
régulièrement lors de véritables marchés éphémères chez des particuliers. Ce
particulier (ruche) est rémunéré ainsi que la plateforme (± 8 et 8% du CA)
par les producteurs.
-
La Coopérative La Louve, est au
départ un groupement d’achats qui commande des produits de grande qualité
(pour le moment, des denrées non-périssables) toutes les quatre semaines. Ne
pratiquant qu’une faible marge sur le prix initial de vente, ces produits
sont très accessibles. En 2015, La Louve deviendra un supermarché
collaboratif, une coopérative alimentaire participative d’envergure, située
dans le nord/nord-est de Paris. Elle fonctionnera principalement grâce au
travail de ses membres (quelques heures par semaine) et pourra proposer des
produits de grande qualité —biologiques, artisanaux, locaux— à bas prix,
tout en assurant un salaire juste aux producteurs.
Le partage de matériel
-
Drivy, est un réseau social de
location de voiture entre particuliers et propose de louer sa propre voiture
pour la rentabiliser (au lieu de la laisser dormir 90% du temps), de trouver
une voiture à louer près de chez soi, à un prix très compétitif (plutôt que
d’en acheter une). Drivy assure les véhicules pendant la location et se
rémunère en prélevant 30% sur les transactions.
-
Connaître la trajectoire des astéroïdes afin de prévoir leurs
éventuelles collisions avec les autres corps célestes du système solaire
dont notre Terre nécessite des capacités de calcul énorme. La NASA a fait
appel pour ce projet au « calcul distribué » : un réseau de milliers
d’ordinateurs particuliers qui partagent du temps de travail de leurs
processeurs afin de réunir la puissance de calcul nécessaire. -Dans le même
temps, elle a officiellement éteint son dernier super ordinateur… Dans la
même approche, voir aussi plus haut l’initiative de Tomnod.
-
Airbnb, locations (chambres,
maisons de particuliers) et Couch
Surfing, hébergements, sont des plateformes construites sur la même
logique que Drivy. Le succès de ces plateformes (ex : Airbnb : 500000
logements, valorisée pour 2,5 milliards de dollars) illustre parfaitement la
capacité de l’économie classique de se saisir de l’innovation collaborative.
Une dissidence de Couch Surfing est née dès l’instant où le projet a choisi
l’option for profit.
Le partage d’infos
-
Les Sharable
Cities libèrent leurs bases
de données (Big data) afin de répondre à des problèmes de collectivité. L’Open
Data permet à des opérateurs
publics ou privés d’avoir un panorama précis des demandes (services, biens,
politiques de soutien…). Seattle a ainsi mis en place un système afin de
réduire la consommation énergétique de ses habitants. D’autres villes ont,
quant à elles, adopté l’application SpotHero, qui collecte les données sur
les places de parking disponibles. La ville de Lyon est également citée pour
avoir déployé un dispositif contre les embouteillages. New-York a rendu
accessible 200 grandes bases de données afin, entre autre, d’améliorer la
cartographie numérique. Autres exemples : La ville de Baltimore a atteint en
2012 son plus faible taux de mortalité infantile. Les taux de réussite des
élèves des écoles publiques de Denver ont augmenté de 14% aux tests de
lecture et de 23% en mathématiques. D’après un récent rapport publié par un
cabinet de conseil à but non lucratif, ces performances ne sont pas le fruit
de politiques créatives ou originales mais d’actions menées à partir de
l’analyse de données brutes. Une méthodologie qui permettrait d’optimiser
les ressources, parfois restreintes, dont disposent les villes.
-
Dans ce cadre, un projet comme la Copenhague
Wheel, à la base un système d’assistance pour vélo électrique, propose
aussi, via des capteurs embarqués, de collecter des informations lors du
parcours et de les partager avec les autres utilisateurs et
l’administration. Chacun peut repérer le parcours avec le moins de dénivelé,
la meilleure fluidité du trafic ou qualité de l’air…
-
Par ailleurs, certains portails collaboratifs proposent aux
citoyens de partager leur info événementielle. et deviennent des agendas
incontournables de la vie culturelle (ici culturebw.be).
Partage de compétences
-
Le concept d’« amateur professionnel » est utilisé pour
désigner une classe socio-économique émergente qui poursuit des « activités
amateur avec des standards professionnels ». Cette classe se développerait
du fait de l’augmentation du temps de loisir et de la durée de vie. Les
champs d’activité sont multiples (astronomie, activisme, programmation,
pédagogie, production alimentaire…). Ils proposent des services entre eux,
avec la collectivité ou avec le monde professionnel.
-
Jemepropose est
une plateforme qui étend le concept à toutes sortes de services rémunérés
(du gardiennage d’animaux au montage video…).
Partage de ressources
-
Navdanya, mouvement paysan
altermondialiste fondé en 1991 en Inde par Vandana Shiva, a créé un réseau
de banques de semences (et un centre de formation agricole), qui a permis,
entre autre, de conserver plus de 5000 variétés. Son modèle se diffuse dans
le monde (et en Belgique via les projets « Maisons de la semence » et
« Adopte une semence » de Nature et Progrès).
-
Ecopower est
une coopérative de production d’énergie à 100% renouvelable. Ses 50000
consommateurs font partie des coopérateurs et bénéficient d’un prix moins
élevé. La forme coopérative garanti une gouvernance égalitaire (un homme/une
voix), un usage parcimonieux des ressources financières : les dividendes
sont minimes, outre une réduction du prix de vente de l’énergie, elle
réinvestit ses bénéfices dans le soutien à d’autres coopératives.
-
Plantercheznous ? est
une des plateformes web qui mettent en relation des personnes qui ont un
jardin et qui rêvent d’avoir un potager mais qui n’ont pas le temps de s’en
occuper, avec des personnes qui ont la passion du jardinage mais qui n’ont
pas de jardin ou de parcelle à cultiver. Le propriétaire prête gracieusement
un bout de son jardin, et en échange, le jardinier fait profiter d’une
partie de ses récoltes !
Partage d’expériences
-
Le groupe des Urban
Farming Guys se propose
d’aider à créer des collectivités durables dans les zones hostiles les plus
défavorisées et délaissées par les pouvoirs publics : bidonvilles, favelas
mais aussi les villes dévastées par l’effondrement de l’activité économique
comme Detroit… Production alimentaire locale, eau potable, énergie verte,
économie locale… Ils développent et testent des solutions CC qu’ils
documentent de vidéos, plans… pour la réplicabilité. Ils travaillent aussi
avec des collectivités locales au Mexique et en Inde. En 2013, ils ont
réunis 500000$ en crowdfunding (dons) pour financer leurs activités (NB
autre une partie du financement vient de la vente des surplus de la
production de leurs expériences : légumes, poissons…).
Services collaboratifs
-
Extraits des résultats d’une étude prospective sur les
échanges de services susceptibles d’émerger dans la société (et les
obstacles à lever pour permettre leur développement), voici quelques
exemples de « services collaboratifs » : la Micro nursery, un père ou une
mère qui garde un bébé ou d’un jeune enfant à la maison propose d’accueillir
d’autres enfants ; Lodging student : une famille loue une chambre libérée
par un de ses enfants qui a quitté le nid ; Home laundry : prise en charge
du blanchissage pour les personnes isolées par leurs voisins mieux équipés ;
Family take away : tant qu’à cuisiner autant le faire pour 2, 3 personnes en
plus qui viendront prendre leur plat cuisiné avent de rentrer chez eux. Ces
services intensifient le lien social et diminuent l’empreinte écologique.
Collectifs citoyens
-
Typiquement orientées « résilience locale », les Initiatives
de Transitionillustrent la capacité des collectivités à se mobiliser
concrètement pour changer la société (1200 initiatives dans 45 pays). Le
mouvement bottom-up de ces collectifs citoyens vise à créer un avenir
meilleur et moins vulnérable devant les crises écologiques, énergétiques et
économiques qui menacent en agissant dès maintenant. Chaque collectivité
locale trouvera par elle-même les actions qui lui conviennent en fonction de
ses ressources et de ses enjeux, Repair café, donneries, ateliers production
alimentaire, Groupes d’achats solidaires, auto-construction… Il n’y a pas de
réponse toute faite.
-
Les systèmes d’échange local (ou SEL) sont des systèmes
d’échange de produits ou de services qui se font au sein d’un groupe local
fermé. Le SEL permet à tout individu d’y échanger des compétences, des
savoir-faire et des produits avec les autres membres du groupe. Pour
comptabiliser les échanges, le SEL crée sa propre monnaie, le plus souvent
basée sur le temps qui ré-équilibre la valorisation des compétences de
chacun (1 heure = 1 heure). L’intérêt fondamental d’un SEL est de favoriser
le développement d’une économie solidaire et locale et de permettre ainsi de
sortir de l’isolement, de la précarité, de bénéficier d’un réseau d’entraide
et de prendre conscience de ce que l’on a à offrir à d’autres personnes
(requalification).
-
Les coopératives citoyennes comme la Coopérative
intégrale toulousaine ou l’atelier
GeT’iT (Wallonie) sont des
projets de « REconomy » concrète qui, par exemple, répondent aux véritables
besoins locaux et régionaux, sont soutenables financièrement (donc ne
perdent pas d’argent), ne sont pas délocalisables (parce que la collectivité
en est propriétaire), sont financés par des mécanismes locaux et régionaux (crowdfunding
et « épargne citoyenne »), offrent de l’emploi avec un revenu juste… Elles
développent des réseaux d’entreprises locales, de nouvelles activités, des
monnaies complémentaires, du micro-crédit et/ou micro-investissement, une
gouvernance éthique…
Quels intérêts les écologistes peuvent trouver dans cette économie
collaborative ?
L’économie collaborative est une occasion d’affirmer la
possibilité de sortir de la sphère marchande. De manière générale cette économie
adapte l’offre à la demande, par exemple, par une analyse en temps réel de
celle-ci. Outre la dématérialisation de nombreux processus, elle est aussi
économe en matière premières, en énergie, entre-autre par la sensibilisation du
consommateur au processus de production. Dans les cas où le consommateur prend
part à la conception, ou que l’entreprise loue le bien plutôt qu’elle ne le
vend, l’idée d’obsolescence programmée devient même absurde pour le business
model. Ce qui en fin de compte est déjà intéressant pour l’environnement.
L’économie collaborative opte pour des principes de gouvernance
plus ouverts, plus coopératifs, plus respectueux de l’intérêt de chacun. Par sa
logique en réseau, elle peut aussi soutenir les initiatives économiques des PME
et TPE. Le fait de fonctionner dans la logique du libre (CC) réduit la structure
du coût et positionne d’emblée cette économie comme très compétitive. Sa
dynamique, héritée du développement open-source, est très résiliente, car basée
sur la distribution des connaissances et une capacité d’adaptation très rapide.
Ce qui est intéressant socialement et économiquement.
Si on s’intéresse aux deux quadrants (graphe ci-contre) orientés
vers les bénéfices communs, la « résilience locale » (approche décentralisée) et
les « communs globaux » (approche centralisée), on est face à une économie qui
reprend sa place dans la « soutenabilité forte » à savoir qu’elle s’insère dans
les questions sociales ET dans les questions environnementales. Elle développe à
côté du marché une économie des communs dont la plus-value sociétale se
redistribue par nature. Ce qui rencontre nos valeurs d’écologistes.
Mais, et on l’a vu en particulier dans les exemples, cette
économie comporte aussi des risques. Dans son processus d’émergence, elle
s’hybride avec l’économie classique et donc il s’y développe un crowd-productivism
qui finalement n’a que peu d’intérêt sociétal, voire qui peut être carrément
aliénant.
De nombreux projets démarrent dans un contexte de plus-values
distribuées puis changent de modèle suite à un rachat par une entreprise
classique (qui importe du même coup la R&D open-source). Pour certains exemples
– y compris parmi les plus intéressants pour nous, il reste, du fait de la
nature des plus-values, de nombreuses questions sociales non résolues. Comment
participer à la redistribution, aux solidarités à l’échelle de la société,
résoudre les problèmes d’équité… quand la plus-value est non financière alors
que ces questions sont actuellement rencontrées par des services rendus
possibles par la fiscalité ? Si on compte sur la redistribution induite par les
communs, il faut arriver à sécuriser ceux-ci (pour autant que ce nouveau contrat
social soit compris) et les protéger d’une appropriation par ailleurs.
Le fonctionnement des plateformes web, de l’open-data posent les
questions de la protection de la vie privée, de la responsabilité et des
garanties par rapport aux engagements pris en ligne. La résilience d’internet
pose aussi question. De quelle nature sont les acteurs qui sécurisent
physiquement le réseau ? A qui revient cette charge ? Comment s’assurer que le
web soit vraiment décentralisé ? Comment protéger un service web comme dans les
smarts cities quand on peut dérégler avec un ver informatique une centrale
nucléaire de l’autre côté de la planète ? Comment s’assurer de résoudre la
fracture numérique ?
Les plateformes sont souvent des processus automatisés qui
utilisent des filtres, des algorithmes qui injectent (comme un ADN) une vision
de la société dont l’impact se démultiplie avec le nombre des opérations (la
finalité qui a conduit à leur construction ne recoupe que partiellement celle
des utilisateurs) [5].
On a vu avec Bitcoin qu’un succès technologique peut complètement dévier aux
niveaux éthique et politique. Certains opérateurs comme Google ont une telle
avance dans les traitements de données qu’ils deviennent incontournables. Or
cette concentration des opérateurs renforce encore l’effet de tunnel engendré
par les processus automatiques (on avance avec des œillères sans s’en douter).
D’autre part, dans un contexte de globalisation de l’accès mais
pas des conditions de travail, il devient simple et bon marché de payer
quelqu’un pour aller extraire des données dans chacun des services disponibles
voire pour détourner leurs systèmes d’évaluation (en les saturant de messages
positifs, ou de spam par exemple).
L’économie collaborative se confronte à des obstacles
essentiellement liés à une législation et une fiscalité inadaptées. Il y a un
manque de formes de sociétés, de contrats, de statuts des personnes qui
reconnaissent des finalités différentes, des activités plus altruistes. La
législation sociale est perdue face à des personnes qui s’échangent du temps,
qui décident d’habiter ensemble sans convoler… l’administration l’est tout
autant devant ces nouveaux projets et hésite à se décider, refroidissant
l’enthousiasme de nombreux pionniers (ex des monnaies locales). Au sujet des
droits d’auteurs, certains plaident par ailleurs pour une ouverture des réseaux,
un libre-accès aux idées, l’abolition d’une série de brevet – bref, l’arrêt
d’une forme de régulation ou de répression.
Annexe
Ci-après, les « 65 mesures pour l’économie collaborative dans une
Flandre résiliente » extraites de la recommandation —essentiellement orientée
consommation collaborative— d’une plate
forme réunissant d’ONGs flamandes (Bond
Beter Leefmilieu, Netwerk Bewust Verbruiken, Taxistop, Autopia, Samenhuizen,
Velt, Voedselteams), 2014.
Mesures à prendre pour renforcer le covoiturage et le partage de
vélos.
-
1 Sensibilisation : Campagnes de sensibilisation pour le
covoiturage et le partage de vélos, qui conduisent à diminuer l’utilisation
de l’espace et à un transfert modal.
-
2 Règlementation sur les revenus du covoiturage : Toujours
plus d’entreprises, d’organisations et de particuliers découvrent les
avantages de partager des voitures avec les habitants du même quartier.
Cependant, ils sont dans le doute en ce qui concerne la législation sur la
TVA et les impôts liés aux revenus. Il faut imposer une réglementation
claire (voir aussi mesure 57).
-
3 6% de TVA : La TVA pour le covoiturage et le partage de
vélos au même niveau que celui des transports en commun, c’est à dire 6% au
lieu de 21%.
-
4 Déduction fiscale pour les entreprises : Rendre la TVA et
les dépenses déductibles à 120% pour les entreprises, comme pour les autres
mesures pour la mobilité durable. En ce qui concerne les impôts des
sociétés, la déduction fiscale dépend des émissions du véhicule, ce qui
n’est pas applicable au covoiturage.
-
5 Approche du problème de l’assurance : La législation ne
permet pas à quelqu’un qui partage sa voiture de prendre une assurance omium
dans une autre compagnie d’assurances que celle de son assurance RC
obligatoire. Ce qui décourage régulièrement les covoitureurs potentiels.
Cette obligation n’est pas imposée par la législation de l’UE et pourrait
être supprimée.
-
6 Prise en compte dans la législation routière : Le
covoiturage n’est pas pris en compte dans la législation routière en ce qui
concerne les règles de stationnement, en effet, il est impossible de
réserver des places pour les voitures partagées. Le covoiturage doit donc
être défini dans la législation routière.
-
7 Intégration dans la politique du développement de la
ville : Si l’on prend en compte le covoiturage dans le développement de la
ville, il est possible de sensibiliser les acheteurs potentiels et aussi de
réduire radicalement le nombre de places de parking.
-
8 Adaptation de la règlementation sur l’assistance matérielle
individuelle : Pour l’adaptation d’une voiture pour les personnes avec un
handicap, il est possible de faire appel à l’agence flamande pour personnes
avec un handicap (Vlaams Agentschap voor Personen met een Handicap ou VAHP).
Cependant, la réglementation permet seulement au propriétaire d’utiliser
cette voiture. L’intervention de cette agence devrait donc aussi compter
pour des voitures qui sont à la disposition des autres, le projet AVIRA
propose par exemple déjà le partage de voitures adaptée dans un quartier.
-
9 Bandes pour covoiturage : Comme dans les autres régions, la
Flandre doit oser relever le défi d’installer des bandes pour covoiturage.
La législation routière a développé un panneau de signalisation qui le
permet : un panneau indiquant que l’on ne peut pas circuler sur la bande en
question à moins de deux ou trois personnes par voiture. Ce panneau n’a
cependant jamais été utilisé.
-
10 Signalisation des emplacements pour les voitures
partagées : Il est nécessaire de mettre plus de moyens dans le développement
de signalisation pour parking de covoiturage le long des autoroutes et en
banlieue.
-
11 Multimodalité : Les transports en commun et le covoiturage
sont des alternatives à l’« autosolisme ». Il est nécessaire d’intégrer au
maximum ces deux modes via une infrastructure adaptée (accessibilité de
parkings…), mais aussi via les médias : intégration d’information et
d’offres de voyages en covoiturage.
-
12 Technologie et info avancée : Il faut prévoir des moyens
proactifs pour garder un site de covoiturage attractif, efficace et à jour.
-
13 Conscientiser : Il faut régulièrement lancer des campagnes
sur le bord des autoroutes et via d’autres médias.
-
14 Soutenir les entreprises : Les entrepreneurs devraient
pouvoir déduire leur dépenses en faveur de la mobilité durable à 120%, ce
qui compte déjà pour certaines mesures. Ils doivent être soutenus à l’aide
de subsides comme le Pendelfonds le fait déjà.
-
15 La réglementation sur la sécurité sociale et les primes
d’encouragement pour le covoiturage doivent être clairement formulés et mis
en accord. Si un passager du covoiturage est récompensé fiscalement, la
sécurité sociale doit être payée pour l’indemnité de trajet. Ceci est
contre-productif en devenant désavantageux financièrement et crée alors un
frein pour les entreprises qui veulent investir dans le covoiturage.
-
16 Les organisateurs d’évènements doivent être soutenus et
accompagnés pour mettre en place un système de covoiturage et l’appliquer
sur le long terme. Les administrations publiques doivent donner l’exemple.
Mesures pour renforcer les jardins collectifs
-
17 Mettre des terrains à disposition : Beaucoup de terrains
publics sont chers à entretenir et devraient être travaillé d’une façon
écologique.
-
18 Mettre à disposition ou favoriser l’installation d’un
entrepôt central ou un lieu de rencontre.
-
19 Aide logistique : matériaux de récupération, service
technique,…
-
20 Soutenir l’accompagnement du groupe de jardiniers : pour
une meilleure connaissance de la jardinerie et pour une meilleure cohésion
sociale.
Mesures pour renforcer les « voedselteams » (gasap)
-
21 Optimaliser la logistique et la distribution : Une bonne
collaboration au niveau de la distribution et de la logistique est
nécessaire pour rassembler tous les produits fournis par des producteurs
différents. Se fournir directement chez le producteur devient plus rentable
quand l’assortiment est proposé est plus large (Idea Consult, 2010). Il peut
y avoir beaucoup de bénéfices dans le domaine de la logistique si tous les
acteurs collaborent mieux.
-
22 Faciliter l’investissement : Investir dans la logistique
n’est pas évident à cause des prix élevés : les revenus doivent en effet
être assez importants pour pouvoir couvrir ces dépenses. Ces seuils doivent
être éliminés. Faciliter l’investissement dans des projets est
indispensable.
-
23 Prévoir des dépôts : Les villes et les communes peuvent
aider en mettant à disposition des dépôts où les membres peuvent venir
chercher leur commande. Ces dépôts doivent être assurés, disposer d’un
système de refroidissement et être accessible facilement.
-
24 Dépôts en bord de ville : Il est aussi possible de prévoir
des dépôts communs, ceci serait surtout une solution pour la livraison en
ville. En bord de ville il est possible de mettre en place un dépôt bien
équipé qui répondent aux normes légales. Les camions ne doivent pas rentrer
en ville et de plus petites voitures, éventuellement électriques, peuvent
faire les livraisons en ville.
-
25 Législation sur la sécurité alimentaire simplifiée :
Certains aspects de la législation prennent peu en compte la spécificité et
la diversité de la production locale. Pour la production locale il est
possible de simplifier la règlementation, sans mettre en danger la sécurité
alimentaire. Un inventaire des aspects qui peuvent éventuellement être
supprimés ou simplifiés est donc nécessaire.
-
26 Soutien structurel : Il faut considérer les possibilités
d’un soutien structurel du système. Dans la production locale, le
financement se varie souvent en fonction de la vie du projet, il manque donc
une certaine continuité, alors que nombreuses initiatives ont besoin d’une
visibilité financière à plus long terme.
-
27 Subvention en fonction du projet : La subvention en
fonction du projet peut être maintenue pour des projets innovants. Les
projets qui fonctionnent bien doivent être soutenus et encouragés pour
pouvoir fonctionner d’une façon autonome au fil du temps. Mesures pour
empêcher le gaspillage via l’échange
-
28 Réduire de moitié le gaspillage : Le gouvernement doit se
mettre comme objectif de réduire de moitié le gaspillage de nourriture pour
2020. Si tout le monde s’y met, il est possible de régler ce problème. Il
faut éviter d’encourager le consommateur à faire des achats irréfléchis. La
politique des supermarchés doit être axée sur la diminution du gaspillage.
-
29 Avantages fiscaux pour les entreprises : Les entreprises
doivent recevoir des avantages fiscaux quand ils partagent leurs restes de
nourriture. Cela se fait déjà en France. Pour le moment les entreprises qui
donnent leur restes payent moins de TVA en Pologne et en Belgique. 30
Législation sur le don de restes de nourriture : Il est important
d’éclaircir la réglementation pour éviter du gaspillage inutile et pour
faciliter le fait de donner des restes de nourriture.
-
31 Infrastructure et dépôts : Pour le partage des restes de
nourriture, il est indispensable d’avoir un endroit pour les conserver. Les
initiatives de partage de restes doivent prendre ceci en compte. Il est
nécessaire d’avoir la bonne infrastructure et des dépôts adaptés. Il faut de
nombreux volontaires ou d’organisation pour pouvoir développer une bonne
logistique. Il faut encourager les initiatives qui veulent améliorer la
logistique.
-
32 Analyse du gaspillage de la nourriture dans le secteur
agricole : Il faut mieux analyser le gaspillage dans le secteur de
l’agriculture afin d’avoir de meilleures données, identifier les points
critiques et tester des solutions pratiques. Le rôle du glanage devrait être
étudié. Le glanage est la collecte d’aliments laissés sur le champ (par
exemple les pommes de terre, les choux, les salades…) parce qu’ils ne sont
pas commercialisables (trop grand, trop petit, pas beau).
Mesures pour renforcer la cohabitation
-
33 Statut légal : Il faut intégrer un statut pour la
cohabitation dans la législation. Ce cadre servira de référence aux
autorités pour le développement des projets d’urbanisme.
-
34 Mieux fournir l’information : La popularité et l’image
auprès des différentes autorités locales doit être renforcé. Il faut donc
investir dans la mise à disposition d’information et dans la
sensibilisation.
-
35 Soutien des organisations coordinatrices : Plus de soutien
des organisations coordinatrices est nécessaire. Ces organisations
fonctionnent entre autres comme un forum ou un centre de savoirs avec des
tâches telles que la promotion, la recherche, la formation, coaching,… .
-
36 Soutien des cellules de réflexion : Une cellule de
réflexion autour de ce sujet peut proposer des conseils spécifiques au
gouvernement et autres instances.
-
37 Reconnaissance : Les communautés ont besoin de
reconnaissance pour leur plus-value essentielle pour la motivation à long
terme.
-
38 Meilleure administration : Les conséquences
administratives négatives pour les habitants d’une communauté doivent être
éliminés. Les critères pour l’inscription dans la commune doivent être
adaptés au modèle de la cohabitation, les critères concernant le statut
social des habitants doivent être harmonisés, aussi la législation sur le
travail en noir doit être adapté pour rendre possible l’aide entre voisins
et l’investissement bénévole.
-
39 Soutien des projets pilotes : créez des espaces
d’expérimentation.
-
40 Facilités locales : Il faut soutenir les citoyens à
chercher un emplacement approprié. Faire en sorte qu’il est plus facile de
diviser des grandes habitations. Adaptez la législation pour pouvoir
utiliser des fermes comme habitation collective, et que de cette façon elles
puissent être rénovées. Soutenir la reconversion de sites industriels et de
monuments en cohabitations.
-
41 Soutien financier : Prêts bon marché, bonification de
l’intérêts pour les prêts et/ou donner une garantie de l’état sur les prêts
aux associations qui réalisent des projets de cohabitation et qui
remplissent les conditions nécessaires.
-
42 Coaching professionnel : Encourager le coaching et un
soutien professionnel, par exemple avec un soutien financier.
-
43 Ecobonus : Un écobonus pour les personnes qui cohabitent,
et qui, de cette façon, épargnent de l’espace, peut être un contrepoids pour
la diminution d’un revenu par exemple pour le chômage.
-
44 Structure coopérative juridique : Les points de blocage (knelpunten)
de la structure juridique des coopératives doivent être résolus.
-
45 Plus d’attention pour les groupes cibles : Développer des
stratégies qui aident l’accès à la cohabitation pour les groupes cibles
spécifiques tels que les jeunes, les plus âgés, les familles mono-parentales,
les personnes plus démunies ou les personnes qui ont besoin de soins.
-
46 Logements sociaux : Travailler en collaboration avec le
logement social. Les sociétés de construction de logements sociaux et autres
acteurs doivent s’habituer à la cohabitation, pour que les points critiques
soient détectés et qu’un projet pilote puisse être lancé.
Mesures pour renforcer le partage et la réparation de biens
-
47 Reconnaître le fait que l’échange et la réparation peuvent
réaliser certains objectifs par rapport à la gestion des déchets
(prévention, réparation, réutilisation), aux matières premières et à
l’intégration sociale. Ceci est indispensable pour intégrer l’échange et la
réparation dans les programmes politiques.
-
48 Soutenir des projets pilotes : Soutenir le lancement de
projets pilotes qui rendraient possible l’échange et la réparation.
L’échange de biens est une manière intelligente d’éviter les déchets, et
doit donc être considérée pour les actions et projets développés dans les
programmes politiques (gestion de l’environnement ou de politique locale).
-
49 Impliquer l’économie sociale : Etudier comment l’économie
sociale peut être impliquée dans les initiatives d’échange et de réparation.
La réparation est une activité qui crée de l’emploi, mais également les
services d’échange ou d’emprunt sont des filières qui ont besoin d’emplois
peu qualifiés.
-
50 Stimuler l’innovation : Il faut stimuler l’innovation, non
seulement chez les nouveaux employeurs mais aussi dans les entreprises
existantes, pour qu’ils puissent convertir leur offre de produits en une
offre de services.
-
51 Combattre l’obsolescence programmée : Beaucoup d’appareils
sont conçus pour qu’ils ne tiennent pas aussi longtemps que possible
techniquement. Quand on partage, l’intensité de l’utilisation est plus
élevée, ce qui fait en sorte que certains appareils ne fonctionnent pas
aussi longtemps que possible à cause de la redondance planifiée.
-
52 Mettre de l’espace à disposition : Facilitez les
initiatives de partage ou de réparation au niveau local en mettant des
moyens ou de l’espace à disposition, et en communicant les initiatives aux
citoyens.
-
53 Stimuler l’entreprenariat local : Stimuler et soutenir
l’entreprenariat local autour du partage ou de la réparation. Ceci est
possible en mettant une infrastructure à disposition, en cherchant
activement des endroits adaptés, en introduisant une monnaie locale qui peut
être utilisée pour les initiatives d’échange.
-
54 Mode d’emploi pour la réparation et l’entretien : Les
consommateurs et les réparateurs professionnels doivent être capables de
réparer des appareils. Pour cela il est nécessaire de livrer un mode
d’emploi complet pour la réparation et l’entretien avec tous les nouveaux
produits entrant sur le marché.
Améliorer la visibilité
-
55 Ouverture et communication : Les recherches démontrent
qu’en Flandre les initiatives d’échange manquent de visibilité pour les
utilisateurs potentiels. En rassemblant les forces pour communiquer, sous le
même nom ou label, le secteur devient visible. Mais il faut aussi une
ouverture de la part des canaux du gouvernement et d’organisations qui
peuvent offrir un soutien opérationnel, un financement pour les
investissements et l’amélioration du potentiel d’innovation. Le gouvernement
doit populariser la plus-value que le concept de l’économie collaborative
peut avoir.
-
56 Utiliser les médias existants : Il existe beaucoup
d’instruments pour informer les citoyens et les entreprises, par exemple
Gids Duurzaam Aankopen, Kringloopkrachten van Vlaco, la communication des
gérants des déchets (Fost Plus, Recupel,…),… . Ces instruments doivent être
encouragé à incorporer les modèles d’échange dans leur business model.
Législation et fiscalité
-
57 Règles claires sur les revenus et les transactions peer-to-peer :
Pour le moment il existe pas de cadre précis autour des revenus et des
transactions peer-to-peer. Ces revenus se trouvent souvent dans la zone
grise, et tant que les initiatives gardent leur petite échelle, le fisc ou
l’inspection de la TVA n’y accorde peu ou pas du tout d’importance. Mais
quand les initiatives d’échange auront du succès et deviendront concurrentes
de leurs adversaires classiques, il y aura sans aucun doute de nouvelles
discussions autour de la législation et de la fiscalité. C’est déjà le cas
pour AirBnB et Lyft, deux initiatives d’échange qui ont éveillé l’hostilité
du secteur de l’hôtellerie et celui des taxis (ndlr : comme Uber à
Bruxelles) à cause de la législation peu claire. Pour rendre possible le
développement durable des initiatives d’échange il est donc nécessaire de
mettre en place une législation équilibrée.
-
58 Se baser sur la législation à propos du bénévolat : La
législation sur le bénévolat en Belgique peut être une bonne inspiration
pour soutenir l’économie de l’échange et l’intégrer dans la législation. Une
législation soutenant l’économie collaborative doit inclure ces différents
éléments :
-
Ne pas taxer une partie des revenus (financière ou
traduite en temps presté)
-
La possibilité d’accumuler les dédommagements de
bénévolat (ceci est entre autres très pertinent pour les chauffeurs de
Minder Mobielen Centrales)
-
Définir les dédommagements et les frais
-
Mettre un maximum aux forfaits pour des frais spécifiques
(dédommagement par kilomètres, logement,…)
-
59 Cumul avec les allocations de chômage : Il faut clarifier
la question du cumul des revenus des transactions peer-to-peer et des
allocations de chômage : les revenus de l’économie collaborative doivent
être considérés comme la gestion des biens propres individuels et ajoutés
aux allocations. La formulation à propos de l’économie collaborative n’est
pas très claire : ainsi, nous avons droit à une allocation quand
« l’activité n’est pas effectivement incorporée dans le trafic de produits
et de services et que l’activité n’est pas axée sur l’obtention de
revenus ». Les revenus de l’économie collaborative pourraient être
interprétés comme cette formulation ou comme « activité occasionnelle », et
ainsi abolir le droit aux allocations.
-
60 Plus de transparence : En échange pour un cadre clair, et
une partie de revenus non taxés, le gouvernement peut demander aux
opérateurs de l’économie collaborative d’être transparents. Cette
transparence éviterait les excès, comme ceux qui existent aujourd’hui chez
AirBnB ou chez les entreprises peer-to-peer comme Lyft. L’économie
collaborative ne serait donc pas un circuit économique « en noir », mais une
économie complémentaire à l’économie existante.
Innovation et soutien
-
61 Stimuler l’entreprenariat avec l’innovation sociale : Le
fait que le motif principal des initiatives d’échange ait une mission
communautaire importante peut être une force comme une faiblesse pour le
développement de l’économie collaborative. Les initiatives avec une mission
communautaire garantissent que l’économie collaborative intègre des
objectifs communautaires dans le domaine de l’environnement et de
l’inclusion sociale au lieu d’avoir seulement un intérêt pour des buts
économiques à court terme. Mais cette mission communautaire n’est pas assez
combinée avec l’entreprenariat axé sur des modèles économiques durables. Le
gouvernement doit faire en sorte que ses canaux d’innovation soient ouverts
pour l’innovation sociale venue de l’économie collaborative, et doit
encourager et soutenir la recherche de modèles d’échange rentables.
-
62 Soutien structurel : Donner assez d’importance au
développement de soutien structurel de l’économie collaborative. Donner des
subsides seulement pour des projets individuels ne suffit pas pour actionner
les changements structurels qui feraient émerger l’économie collaborative.
-
63 Stimulez et rassemblez la recherche et l’innovation : Pour
le développement de modèles d’échange qui fonctionnent il est nécessaire de
stimuler la recherche dans plusieurs domaines : étude sur les besoins des
consommateurs, mécanismes juridiques et fiscaux, technologie appropriée,
l’impact sur le plan social, économique et écologique,… . Cette recherche
est pour le moment très dispersée ou même inexistante.
-
64 Points de soutien et de communication : Lancer des
programmes spécifiques autour de l’économie collaborative auprès des points
de soutien ou de communication pour l’entreprenariat (social), comme
Flanders DC ou Sociale Innovatiefabriek.
-
65 Adjudication de marché : Elargir le cadre des
adjudications de marché et la politique d’achats durables à l’offre de
services. Les autorités et administrations sont un moteur important pour la
percée de nouveaux marchés. En se concentrant sur les résultats que l’on
veut atteindre pour les critères sur les achats publics, les services
d’échange peuvent être jugés sur la même base pour l’achat de produits.
[1]
Nouvelles consommations, nouvelles confiances, Observatoire de la confiance,
Groupe de la Poste, novembre 2013
[2]
Sharing is the new buying, Vision critical, Crowd Companies, 2014
[3] Présentation
du projet Flock Society, Equateur, Michel Bauwens, 2014
[4] The
complete picture, The Sharing Economy Lacks A Shared Definition,
Rachel Botsman, Collaborative Lab
[5]
La conception algorithmique automatise-t-elle nos vies ? Hubert Guillaud , Blogs
du journal Le Monde
Source:
Etobia - centre d'animation et de
recherche en écologie politique - Publications, formations, débats
http://www.etopia.be/
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