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18-12-2023

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Longo Maï une communauté agricole Alpes de Haute Provence

Longo Maï signifie en provençal : " Que cela dure toujours "

 

VIVRE AUTREMENT

Il y a vingt-six ans, un groupe d'anarchistes venus d'Autriche rachète une colline en Haute-Provence où ils fondent une communauté agricole.

Objectif : changer de vie tout en changeant le monde !

 

Agir localement, penser globalement

Ici, les curieux et les doux rêveurs n'ont guère leur place. Seuls les plus passionnés demeurent. Les plus engagés aussi. Qui sont-ils ? Autant de gens que de parcours différents : jeunes tout juste majeurs, cadres urbains las de leur vie, réfugiés politique... Ils adhèrent unanimement au principe du collectif : polyvalence de chacun pour ce qui est des tâches au sein de la ferme, décisions prises par l'ensemble de la communauté, que ce soit au niveau local ou mondial...

Longo Maï prouve son ouverture vers l'extérieur. Les participants font pression pour rouvrir l'école primaire de Limans, participent au conseil municipal, organisent régulièrement des réunions locales et nationales. Dans les années 90, ils rejoignent Pays alpes, un groupement de petits producteurs de la région. Acteurs dans l'aventure des radios libres, ils ont installé au sommet de la colline Radio-Zinzine, qui propose des revues de presse nationales, de la littérature et de la musique 24 h/24 ainsi qu'une émission mensuelle en collaboration avec Le Monde diplomatique.

Autant de passerelles vers un monde où les citoyens de Longo Maï ne cessent d'élargir leur champs d'action. Ainsi, ils implantent de nouvelles fermes, en France comme à l'étranger, et multiplient les initiatives : création d'une agence de presse alternative, l'AIM, accueil de réfugiés politiques, coopération avec les paysans journaliers d'Andalousie, interventions au Mali, en Nouvelle-Calédonie, en Europe orientale… Autant d'offensives qui leur vaudront bien des critiques, voire même des procès à droite comme à gauche.

Entre idéalistes et réalisations concrètes, Longo Maï a su perdurer, même si l'utopie ne va pas sans heurts. La cohésion interne est souvent mise à mal par les inimitiés, interne, les rébellions et les conflits entre habitants. Et pourtant, la cohésion prévaut dans ce lieu où les identités, les espoirs et les idées se mettent au service de la communauté. "Que cette alchimie puisse durer toujours !", dira l'un d'entre eux avant de se rappeler les 30 années qui viennent de s'écouler...

 

Liens

http://membres.lycos.fr/tussier/longomai.htm   

http://www.inti.be/ecotopie/comlongo.html  

http://membres.lycos.fr/tussier/longo.htm  

 

Les irréductibles de Longo Maï

http://www.drorlist.com/textes/londror.html 

Radio Zinzine est une radio autogérée, libre, crée en 1981. D'affinité libertaire, attachée à la défense de l'environnement et à la promotion de modes de vie alternatifs, elle diffuse des programmes sur des questions de société ou de solidarité internationale. L'antenne produit notamment des émissions géopolitiques (dont une en partenariat avec le mensuel, Le Monde diplomatique), anti-nucléaires, anti-militaristes et sur les pratiques autogérées. Elle est animée par des dizaines de bénévoles et couvre plusieurs départements (04, 05, 13, 84). Elle fonctionne sans aucune publicité, 24h/24 et 365 jours par an

http://radio.zinzine2.free.fr/index2.php 

Radio Zinzine en direct

http://radio.zinzine2.free.fr/listen.m3u 

 

Longo Maï - Communauté de Limans - Maison Principale

BP 42 - 04300 Forcalquier - Tél. 04 92 73 05 98

 

"Coopérative européenne", "SCOP" à Limans, près de Forcalquier (Alpes de Haute Provence). Une des rares communautés alternatives ayant survécu au mouvement et néo-rural d'après mai 68 dans le midi de la France.

Ce courant révolutionnaire, écologique, utopique (de type politique plus que religieux et de refus de la civilisation urbaine, de la société de consommation, de l'économie de profit, attira alors de nombreux jeunes. Longo Maï est fondé en 1973 par un français, Roland Perrot (1930-1993) dit "Rémi".

Personnalité aussi controversée que le fonctionnement de son groupe (procès). Les observateurs lui reprochent bientôt certaines dérives : autoritarisme, culte de la personnalité, pression sur les adeptes malgré quelques rectifications de parcours par la suite.

Le phalanstère gauchiste deviendra, à partir de 1976 une firme internationale vivant du travail de ses fidèles et créera de nombreuses coopératives dont le fonctionnement est centralisé à Bâle. On annonçait 15 000 adhérents au début, quelques centaines actuellement.

 

Devenue une véritable entreprise, la communauté Longo Maï, qui a fait des petits en France et en Europe, continue d'attirer des jeunes contestataires, en quête d'une autre manière de vivre. L'utopie demeure même si les très rigides règles de fonctionnement fixées par les fondateurs sont critiquées.

 

Rappel des faits

1973 : un groupe de jeunes du mouvement étudiant autrichien Spartakus, qui a trouvé refuge à Bâle, prend la route à bord d'une roulotte. Quittant les banlieues industrielles où ils ont lutté en mai 1968, ces anarchistes forts en gueule décident de s'installer à la campagne et de vivre du travail de la terre. Grâce à des fonds récoltés en Suisse, ils rachètent une colline de 300 hectares de maquis en Haute-Provence, sur la commune de Limans, et s'organisent en communauté. La première coopérative Longo Maï est née.

 

Sur la colline de Limans, à quelques kilomètres de Forcalquier, l'agitation est à son comble. Les tentes fleurissent partout dans les prés, les fours à pain tournent depuis la veille et l'on prépare dans les cuisines tartes et salades. " On attend plus de cinq cents personnes ce soir pour notre 27e fête des moissons : des amis venus de toute l'Europe et des gens de la région. Moi, je ne m'y retrouve plus, je ne sais même plus qui est qui ! ", s'exclame un habitant de la coopérative Longo Maï (*). Vingt-six ans après l'installation des premiers jeunes gauchistes sur cette terre aride de Haute-Provence, dans l'enthousiasme de l'après-68, l'improvisation des débuts semble bien loin. Le collectif, qui ne comptait en 1973 qu'une seule coopérative sur la commune de Limans, est devenu une vaste " entreprise " agricole et s'est étendu à une dizaine d'autres sites en France et en Europe. Chaque coopérative est spécialisée dans une production spécifique (viticulture, élevage, cultures maraîchères biologiques) et gère ses activités de manière plus ou moins autonome.

 

Mais si la communauté attire en cette belle journée d'août tant de monde, ce n'est pas uniquement parce qu'elle est installée sur un site exceptionnel propre aux déambulations bucoliques. Comme le raconte un jeune venu spécialement d'Aix-en-Provence, " je viens tous les ans à la fête des moissons pour discuter avec les anciens de Longo Maï. Je partage pas mal de leurs idées ". · l'époque, les fondateurs du collectif voulaient changer de vie tout en changeant le monde, aujourd'hui, on les rejoint parce que le monde ne les a pas changés. Contrairement à d'autres expériences utopistes des années soixante-dix, Longo Maï a en effet su garder des convictions et un idéal politique. Un idéal, inspiré des thèses de Fourier, qui sera défini dans le manifeste rédigé par Rolland Perrot, dit Rémi, le Français théoricien du collectif : vivre du travail de la terre et s'organiser en communauté autogérée (sans salaire, ni système de retraite), rejeter la société de consommation et la famille traditionnelle, rester solidaire de la société " extérieure "...

 

Localement, Longo Maï est un vrai modèle d'intégration en monde rural. Les coopératives ont souvent vu le jour dans des régions menacées par l'exode de leur population vers les villes et l'économie locale profite à présent de l'installation de ces jeunes adultes actifs dont les enfants repeuplent les écoles. Au sein de la principale communauté, qui compte actuellement deux cents adultes et une centaine d'enfants, on continue à vivre au rythme des récoltes et de la nature. Comme l'explique un adolescent né à Limans, " tous les matins, on décide des occupations de la journée après un vote à main levée. Les discussions peuvent être animées ". Quand un achat s'avère nécessaire, un vêtement ou une paire de chaussures, il suffit de le mentionner et de se servir dans la caisse commune.

 

Mais Longo Maï est aussi une communauté solidaire qui sait regarder au-delà de ses frontières. Financement d'un centre d'accueil pour les réfugiés sandinistes du Nicaragua, soutien aux réfugiés kurdes et création d'une coopérative à Madagascar : le collectif n'a de cesse d'agir pour réduire les injustices. Depuis quelques années, l'Europe de l'Est est au centre de toutes les préoccupations et les conflits qui agitent les Balkans ont naturellement fait de Long Maï un lieu d'accueil pour les déserteurs ou les réfugiés politiques. Ce soir-là, à Radio Zinzine, ce sont plutôt les manifestations paysannes qui sont à l'honneur et Mathieu dirige le débat.

 

Arrivé en 1975 sur la colline, Mathieu a participé à la fondation, en 1981, de cette radio libre connue dans la région pour ses prises de position tranchées et sa revue de presse incisive. Des moyens de communication, Longo Maï n'en manque pas. Des journaux, une agence de presse alternative, l'AIM (Agence indépendante d'information) et un Forum civique européen sont l'occasion de débattre et d'exposer les actions menées en France et à l'étranger. Et de fait, jamais dans son histoire, Longo Maï n'a baissé les bras dans son combat contre le nationalisme et la guerre. Un militantisme qui lui a valu des attaques en règle de la part de la presse conservatrice, comme le Figaro, dont l'un des journalistes a accusé Longo Maï d'être une secte, ou des " montées " de CRS assez spectaculaires, comme celle de 1989, restée dans tous les esprits. " Ils n'ont rien trouvé ", se souvient Denis, un berger de trente-cinq ans. " Mais cet événement a marqué l'orientation de Longo Maï."

 

C'est en effet ce repli identitaire qu'elle a dû maintenir pour se prémunir de l'extérieur qui a longtemps fait de la communauté une sorte de forteresse. On devait y montrer patte blanche pour entrer et, une fois installé, se plier à certaines règles. Des règles implicites et un pouvoir interne qui n'a jamais dit son nom.

 

Depuis la mort de Rémi, il y a six ans, Longo Maï se cherche un peu. Les fondateurs, installés sur la colline de Limans, sont environ une dizaine à tenir la " maison idéologie " : la lutte contre la société capitaliste, l'antimilitarisme et l'absence de représentation politique au sein du collectif restent les valeurs premières. Pour le reste, chacun mène son expérience au sein du collectif, se spécialise s'il le souhaite dans une activité, part dans une autre coopérative si l'air devient trop lourd. De toutes façons, ici, on se contente de réinventer le présent sans penser à l'avenir.

 

L'avenir, il faudra cependant y songer. N'étant pas autosuffisantes, les coopératives vivent de collectes de fonds réalisées à Bâle, au siège administratif du collectif. Chaque année, cinq millions de francs sont ainsi réunis mais les souscripteurs se font plus rares et la dette de la communauté atteindrait les dix millions de francs. Si l'on en croit les plus jeunes, arrivés récemment à Longo Maï, pour que " cela dure toujours ", il faudra de toute façon qu'un jour ou l'autre cela change. La multiplication des coopératives a entraîné une décentralisation du " pouvoir " tandis que la nouvelle génération, qui cherche aussi à se réapproprier l'expérience communautaire, lorgne de plus en plus vers l'extérieur et demande un assouplissement de son fonctionnement. Sans compter que le modèle prôné au début de l'expérience, amour libre et famille élargie, a du plomb dans l'aile. Après les conflits qui ont marqué la vie affective de Longo Maï, les liens se sont resserrés autour du couple et les enfants ont appris à reconnaître leurs parents. Mais ainsi va la colline, ce n'est qu'après un bon verre que l'on en discutera.

Estelle Nouel.

 

* Longo Maï signifie en provençal : " Que cela dure toujours ".

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 11 Septembre 1999 - SOCIETE

 

COMMENT ILS SONT VENUS SUR LA COLLINE

La fête des moissons est l'occasion de réunir, une fois par an, l'ensemble de la communauté autour d'un bon repas. Ceux qui viennent d'une autre coopérative apprécient de retrouver les amis de la colline : on laisse alors remonter les souvenirs, on évoque son expérience au sein du collectif et, parfois, on ose glisser une critique.

 

NORMA MYTTEIS, L'UNE DES FONDATRICES DE LONGO MAØ

 

" Quand j'ai décidé d'adhérer au mouvement Spartakus, à Vienne, je commençais une carrière de comédienne. C'est Jacob, devenu par la suite mon mari, qui avait fondé ce mouvement alors qu'il terminait ses études de cinéma. Au début des années soixante-dix, un Français, Rolland Perrot, dit Rémi, nous a rejoints en Autriche. Déserteur pendant la guerre d'Algérie, il avait mené des actions remarquées en mai 68, comme d'investir la Sorbonne avec de jeunes délinquants qu'il aidait.

Rémi avait quinze ans de plus que nous à l'époque et il avait fui la France sans un sou en poche. Jacob l'a accueilli chez lui et on a commencé à lutter contre les néonazis, à investir des usines pour dénoncer les conditions de travail des ouvriers. J'ai abandonné le théâtre classique pour chanter des chansons engagées dans les rues de Vienne. C'est à Vienne que l'on a fondé les bases de ce qui allait devenir Longo Maï. Nous souhaitions nous approprier les moyens de production et vivre de manière autonome pour construire un monde différent et crier contre les injustices. On a essayé de mettre ça en pratique dans le sud de la France. En fait, le collectif donne à chacun la possibilité de prendre sa vie en main. Moi, j'ai décidé de poursuivre le théâtre et la chanson : j'ai enregistré des pièces radiophoniques et musicales. Et puis je me suis mise à la phytothérapie. Je fabrique et je vends des huiles essentielles.

En ce qui concerne l'histoire du collectif, cela n'a pas toujours été facile : on n'était pas forcément d'accord sur les décisions à prendre. Au début, parce que l'on était menacé de l'extérieur, on était plus raide sur la sélection : on avait peur que la solidarité ne tienne pas. L'éducation des enfants pouvait être rigide aussi et j'ai essayé de me battre pour que l'on n'influence pas trop les jeunes. J'ai toujours respecté leurs détours et leurs doutes. Aujourd'hui, Longo Maï me paraît être plus que jamais d'actualité. La preuve : on a fait des " petits " à l'étranger et notre expérience s'adapte très bien à d'autres cultures. "

 

FREDERIC, 32 ANS, JARDINIER SUR LA COLLINE DE LIMANS

" Je suis arrivé à Longo Maï il y a trois ans. J'ai décidé de partir d'Amiens, pour rejoindre le collectif, après avoir lu un le livre de Luc Willette*. Cette idée de vie collective me trottait dans la tête depuis longtemps, mais aucun de mes amis ne voulait me suivre dans l'aventure. J'avais fait onze ans d'études de sociologie et de sciences politiques et je n'avais aucune idée du métier que je souhaitais exercer. Longo Maï m'a attiré pour plusieurs raisons. La politique tout d'abord : j'ai toujours rejeté la société capitaliste et la guerre parce qu'elles imposent des relations hiérarchiques et autoritaires. · Longo Maï, j'ai trouvé des gens qui partageaient mes idées. L'éducation ensuite : j'ai souffert étant enfant de cette relation étriquée autour des parents. Le modèle du collectif, avec plusieurs référents adultes, m'attirait beaucoup plus. Maintenant, je m'investis dans de nombreuses activités : je suis jardinier et je m'occupe des commandes de livres pour l'émission de Radio Zinzine, Un livre, un jour. Je vais aussi sur le marché de Forcalquier vendre les produits de la ferme. Pour moi, la seule contrainte du collectif, c'est son passé. Quand on vient d'arriver, on est obligé de porter ce poids. On a l'impression que tout a été défini et que quelque chose résiste à l'évolution. "

 

DENIS, 35 ANS, BERGER · LA FERME DE TREYNAS (Ardèche)

" Je suis arrivé à Longo Maï en 1984, à l'âge de dix-neuf ans. · l'époque, je n'avais pas de projet précis. La seule chose dont j'étais sûr, c'était que je ne voulais pas rester vivre en ville, à Charleroi (Belgique), où j'avais passé toute mon enfance. Alors je suis parti sur les routes de France et j'ai débarqué un peu par hasard sur la colline de Limans. Je me suis souvenu que mon père, qui était très politisé, y avait fait plusieurs séjours suite à une rencontre avec les fondateurs du groupe Spartakus. Des jeunes de mon âge sont arrivés en même temps que moi. On a donc démarré à plusieurs ici, à une époque où Longo était encore un bastion.

Cela a été plus facile de s'intégrer. Très vite, je me suis intéressé à l'élevage et je suis devenu berger. Je trouvais intéressant de maîtriser la totalité d'une filière de production, de la tonte à la confection, et de travailler en autogestion. J'ai aussi participé à des campagnes de récolte de fonds et fait de la radio.

 

Et puis, au bout de dix ans, les jeunes de ma génération ont eu envie de construire leur propre projet, d'avoir une autonomie. On était arrivé dans une structure établie et on ne voulait pas s'endormir sur des acquis. On est parti en Ardèche, à une quinzaine, et on a rouvert une ferme de Longo Maï qui était abandonnée pour y faire de l'élevage de moutons. Maintenant, nous sommes une vingtaine d'adultes et douze enfants. On est moins nombreux que sur la colline, mais on a gardé un lien fort avec elle et maintenu un mode de vie collectif. Nous fonctionnons aussi comme un vrai pôle de remise en questions pour la communauté, car nous sommes les seuls à travailler à l'intérieur et à l'extérieur du collectif. Ce que j'aime à Longo, c'est que l'on peut avancer à son rythme dans l'élaboration d'un projet personnel. On peut y prendre ce que l'on veut et repartir : tout cela est difficilement quantifiable ! Certes, il peut y avoir des décalages de générations. Je pense que chacun à Longo Maï, jeune ou moins jeune, devrait se demander : doit-on continuer à agir comme au début ?

E. N.

*Un livre incontournable écrit par un ami du collectif, aujourd'hui décédé : Luc Willette, Longo Maï, vingt ans d'utopie communautaire, Syros, Paris, 1993.

 

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