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Le Rêve d’une déconnexion

... vers l'autonomie énergétique

Le rêve d’une déconnexion est une lecture indispensable à quiconque cherche à penser la coévolution des sociétés et des systèmes énergétiques urbains

>>  Le Rêve d’une déconnexion. - De la maison à la cité auto-énergétique

 

Alternatives

>>  La maison à énergie positive Gaïta

>>  Sénégal: « Assie Gaye », une villa positive en énergie

>>  Une résidence HLM s’oriente vers l’autonomie énergétique

>>  L’autonomie énergétique par -40° C à Oulu en Finlande

 

Première construction de Michael Reynolds, inventeur du concept Earthships, des maisons passives conçues pour minimiser leur dépendance aux réseaux

 

Le projet d’autonomie énergétique défie un ordre centenaire, celui du modèle industriel des grands réseaux qui, après avoir marginalisé les traditionnelles solutions décentralisées, constitue le mode de production dominant de nombreux services : eau, assainissement, énergie. Aujourd’hui, ce système chancelle. Que veulent les protagonistes de la déconnexion ? Ils nourrissent deux ambitions : se couper de l’emprise des lobbies qui ont la mainmise sur les infrastructures et garantir un confort minimum (eau, électricité, chaleur) grâce à des services intégrés au bâti. Le rêve ne date pas d’hier : John Adolphus Etzler a inventé un système mécanique autonome dès 1841, et Thomas Edison imaginé une maison produisant sa propre électricité en 1912 ! Le choc pétrolier de 1973 a réveillé le mouvement. L’approche historique de cet ouvrage entre étrangement en résonance avec les débats actuels sur la transition énergétique, qu’il éclaire d’un nouveau jour.

 

Le Rêve d’une déconnexion.

De la maison à la cité auto-énergétique

 par Fanny Lopez, Éd. de la Villette, 2014, 320 pages. Fanny Lopez est Maître Assistante à l’Ecole d’Architecture de Strasbourg

 

Titre de sa thèse en 2010:  Déterritorialisation énergétique 1970-1980 : de la maison autonome à la cité auto-énergétique, le rêve d'une déconnexion
Auteur : Fanny Lopez; Dominique Rouillard; Université Panthéon-Sorbonne (Paris).
http://www.worldcat.org/title/deterritorialisation-energetique-1970-1980-de-la-maison-autonome-a-la-cite-auto-energetique-le-reve-dune-deconnexion/oclc/758744775

 

Source: L’empire du réseau par Jean Daniélou & François Ménard, le 03/11/2014

http://www.metropolitiques.eu/L-empire-du-reseau.html

En élaborant la trame d’une généalogie de l’autonomie énergétique des bâtiments, Fanny Lopez montre comment les projets architecturaux ont, plus d’un siècle durant, contribué hier et aujourd’hui à la réflexion sur la dépendance technologique et politique aux macro-systèmes techniques.

Il y aurait plusieurs manières de rendre compte de cet ouvrage. Illustré par une iconographie abondante, celui-ci se présente comme une histoire de l’architecture mais se révèle, à la lecture, être un texte mobilisant à la fois l’histoire des techniques, la philosophie politique, les enjeux contemporains de gouvernance, pour déployer dans toute sa mesure la notion de « déconnexion ». Par ce décloisonnement disciplinaire, Fanny Lopez nous invite à une réflexion passionnante sur les rapports entre souveraineté et dépendance qui se nouent à travers la maîtrise de l’énergie.

Au commencement étaient les réseaux

C’est en tant qu’elle participe d’une ville moderne, produite et transformée par les réseaux techniques, que la maison – d’autres auraient dit le bâtiment ou l’habitation – devient à la fois protégée des aléas de son environnement mais également aliénée à son organisation et au système technique qui la fonde désormais. Et c’est parce ce que le fonctionnement de cette maison dépend de son raccordement aux réseaux que la déconnexion devient un enjeu.

Fanny Lopez dresse dans la première partie de l’ouvrage une double généalogie : celle des réseaux de la ville moderne (essentiellement d’électricité mais plus largement des flux domestiques) et celle de l’idée de réseau. Ainsi, le passage de l’administration coopérative des biens communs (eau, bois de chauffage…) aux services administrés en réseau fait apparaître la connexion comme une emprise. Elle se nourrit d’un nouvel imaginaire fondé à la fois sur la puissance prêtée aux nouveaux opérateurs et sur la manifestation sensible de leurs dispositifs techniques : fils et tuyaux enchevêtrés perçus comme autant de toiles et de rets. Ces inquiétudes tant sur la légitimité des modes de gestion que sur la transformation des paysages ne débouchent toutefois pas, note l’auteure, sur de véritables affrontements. Rapidement, des régulations s’installent, constituant un nouveau régime d’instrumentalité des systèmes énergétiques, au sens où est en jeu l’établissement de nouveaux modes de consommation dont l’accès à l’électricité est le ressort.

Acceptation donc, d’autant plus rapide qu’à l’hyper-visibilité des fils électriques enchevêtrés succède leur enfouissement, rendant invisible la part la plus matérielle et la plus menaçante du réseau. Cette relégation au sous-sol participera durablement à son impensé, à quelques exceptions près, dans le champ d’une architecture pourtant modifiée. Cette invisibilité à la gestion centralisée entraîne une recomposition profonde de la maison avec l’émergence d’un archétype de la gestion domestique des flux : le noyau mécanique central. Celui-ci traduit le souci des architectes de domestiquer les flux qui s’imposent au bâti, de les contenir à défaut de pouvoir les manier. Fanny Lopez note, à ce propos, le curieux désintérêt du fonctionnalisme pour le sujet. La séparation entre architecture et technique, critiquée plus tard par Reyner Banham, est aussi une séparation entre bâtiment et réseaux.

Cette investigation s’achève par une considération critique sur cette primauté décrite comme un mécanisme « biopolitique ». L’emploi de l’argument foucaldien de la « gouvernementalité » invite ainsi à considérer le fait que la provision d’un service public universel assuré par l’État pourrait être une méthode de gouvernement des besoins vitaux qui tend à se rapprocher d’une politique de contrôle de la population. La ville connectée est donc une ville contraignant chaque individu à se raccorder, et, sous couvert d’universalisme, on voit se dessiner une dépendance totale des individus aux dispositifs réticulés. Contre cette idéologie du réseau, qui n’envisage la déconnexion que comme une déchéance, Fanny Lopez propose d’explorer le débranchement conçu comme un projet technique et politique d’émancipation.

Figures de la déconnexion

S’en suit une analyse des projets portés par les pionniers de cette « nouvelle utopie technique » de l’« affranchissement énergétique », à travers une seconde généalogie repartant de John Adolphus Etzler et évoquant les figures de Thomas Edison, Frank Lloyd Wright, Richard Buckminster Fuller. « Utopie » car, dans tous ces projets, « le souhait de l’autonomie énergétique se conjugue au futur » (p. 78). Comme si le fait que les conditions techniques de l’époque ne soient pas réunies entraînait leurs promoteurs à les concevoir pour un futur idéal et non, par la voie d’un compromis, vers un présent imparfait.

La variété des exemples mobilisés et la restitution du contexte historique pour chacun d’entre eux montrent comment l’idée de déconnexion a évolué au fil du temps. On peut noter tout particulièrement le chapitre « Mobilité et connexion » qui présente la façon qu’a eu le « désir de nomadisme des années 1960 [de] révéler certaines servitudes vis-à-vis du réseau d’approvisionnement énergétique » (p. 110). L’idéal du nomadisme précède celui de l’autarcie. Mais, s’il s’agit au départ de s’émanciper des infrastructures ancrées par l’adjonction d’appareils permettant de s’y substituer (clip‑on), il s’agira ensuite moins de récuser les réseaux que de profiter de leur omniprésence pour se brancher ou se débrancher à sa guise. La maison s’efface au profit de ses constituants ; elle ne postule pas à une autonomie ancrée mais aux possibilités supposées infinies du plug‑in. Ces deux cas s’inscrivent, cependant, dans la même décomposition ontologique de la maison, entre le noyau mécanique et sa structure. En l’absence de réalisation tangible, c’est la conquête spatiale qui fournira un imaginaire technique à ces visions, avec notamment la recherche de l’autosuffisance des environnements artificiels que sont les stations orbitales.

Suivant une progression chronologique, l’ouvrage propose toutefois un point d’articulation central à partir duquel les réalisations concrètes vont prendre le dessus, avec la formidable impulsion que constitue l’émergence de la contre-culture américaine, qui voit dans la déconnexion la condition d’une rupture avec l’aliénation capitaliste. Rupture culturelle et idéologique, donc, mais changement de perspective également : « À l’impermanence consumériste et au nomadisme effréné et énergétiquement gourmand se substituera le retour de l’architecture et de sa durabilité » (p. 148).

Se dessine alors une « technologie de libération » tenant tantôt de l’autoconstruction, vécue comme un projet de vie collectif, tantôt d’une production essentiellement idéologique que des expériences concrètes vont venir mettre à l’épreuve. La galerie de portraits et d’expériences donne une idée du foisonnement qui mène de la fin des années soixante à celle des années soixante-dix, dopé, au passage, par le choc pétrolier de 1973. Mais l’idéal politique de l’autonomie et la mise en œuvre pratique de la déconnexion, loin de se conforter mutuellement, semblent avoir joué à la longue l’une contre l’autre. C’est sans doute la raison pour laquelle un second mouvement a pu venir prendre place, plus institutionnel et technique, autour, entre autres, d’Alexander Pike à Cambridge. L’enjeu n’est plus tant de constituer une alternative politique que d’apporter la preuve que l’autarcie énergétique est possible, techniquement et économiquement. Le radicalisme est ici essentiellement technique : il ne s’agit pas de vivre autrement mais de maintenir le même niveau de confort dans la maison autonome que dans la maison reliée aux réseaux d’eau et d’électricité. La mort prématurée du principal protagoniste, l’intransigeance de l’objectif technique et l’arrivée du contre-choc pétrolier (qui engendre une baisse des prix de l’énergie) auront raison de cette ambition.

Et la ville dans tout cela ? Ce qu’ont de commun ces différentes tentatives, c’est d’être centrées sur la maison isolée. Il faut attendre les réflexions d’Yona Friedman ou celles d’un Georges Alexandroff pour envisager la question à l’échelle urbaine. Mais hormis la perspective d’une cité paysanne modernisée chez Friedman, on ne voit pas bien quels sont les bénéfices de ce changement d’échelle face à des réseaux qui semblent alors encore efficaces et rentables. L’abandon au début des années 1980, en France mais aussi ailleurs, du soutien par la puissance publique de ce type d’initiative ne permettra pas d’en éprouver plus loin les possibilités.

Alors que « s’officialisera la notion de développement durable », note Fanny Lopez, « les enjeux et les stratégies énergétiques nationales et internationales ignoreront systématiquement le pouvoir de modifications structurelles (économiques et sociales) d’une décennie d’expérimentations autour de la question de l’autonomie, illustrant la persistance de l’emprise du réseau et l’ampleur du “macro-système technique” » (p. 267).

Le bilan ne s’arrête pas là. En fin d’ouvrage, l’auteure revient sur les considérations théoriques et politiques par lesquelles il s’ouvrait, réinterrogeant, au-delà de la symbolique négative de la déconnexion, les enjeux d’une « technologie critique de l’énergie » et du statut qu’y occupe l’idéal d’autonomie. On se permettra sur ce dernier aspect de discuter deux points.

« Un concept vitaliste » à l’épreuve de l’urbanisation cyborg

Comment concevoir la dépendance des besoins vitaux à une organisation réticulaire centralisée ? Le Rêve d’une déconnexion emprunte, sans le revendiquer complètement, le parti d’un radicalisme critique dont sont porteurs un certain nombre des figures qu’il décrit. Ainsi, dans une perspective foucaldienne de remise en cause des dispositifs d’assistance « biologique », apparaît l’idée que la déconnexion serait une façon d’assurer les nécessités vitales des individus, sans que ceux-ci souscrivent aux servitudes (économiques et vitales) induites par le réseau. Le chapitre « Un concept vitaliste », situé à la fin du livre, fait écho à celui intitulé « Un mécanisme de la biopolitique », et on retrouve, disséminées au fil de l’argumentation, des remarques articulant pouvoir, vie et technologies. Si Fanny Lopez prend soin d’historiciser chacun des projets d’autonomie énergétique qu’elle présente, on peut néanmoins remarquer que ceux-ci s’intègrent dans une perspective générale qui est la maîtrise de la provision des besoins vitaux. En ce sens, la déconnexion peut être comprise non seulement comme le préalable libertaire à l’autonomie politique (Castoriadis est évoqué à ce titre) mais aussi comme un concept vitaliste, c’est-à-dire comme « un retour de la vie sur elle-même » (p. 266). Ce postulat pose la question plus générale de la nature de la relation unissant les individus aux technologies dans l’espace urbain. En simplifiant l’analyse, on peut opposer les techniques de servitude (connexion au macro-système technique) à celles de l’émancipation (débranchement), le critère distinctif entre les deux étant l’identité du détenteur des ressources vitales. Cette représentation, qui s’appuie sur la « biopolitique » de Foucault mais aussi sur la « géophilosophie » de Deleuze et Guattari (également cités dans le texte), peut être nuancée au regard des récentes réflexions de Matthew Gandy sur la cyborg urbanization (Gandy 2005). Celui-ci fait du cyborg (qui est un mélange de machine et de corps) une métaphore exprimant la relation indissoluble entre le corps et les systèmes techniques qui lui permettent d’exister selon certaines modalités, ce qui le conduit à considérer l’idée d’une vie perpétuellement remodelée par des systèmes techniques au point que celle-ci ne peut plus être dissociée de ceux-là. De la même façon, Gandy postule le fait que la frontière entre le corps et la ville tend à se brouiller, et que le sujet urbain apparaît comme un agencement complexe de processus biophysiques et de systèmes technologiques socio-culturels.

 

Reconnaître le cyborg comme une fiction efficace pour décrire le sujet et les villes contemporaines est une façon de fondre vie et techniques dans une même entité qui se caractérise avant tout par ses dépendances multiples. La question qui se pose alors est celle de l’identité du sujet habitant dans la ville des réseaux. Est-il un protestataire vitaliste ou bien un cyborg dépendant ? L’ouvrage de Fanny Lopez ouvre la voie à un débat sur la construction des identités politiques configurées par la genèse socio-technique de l’espace.

La survie du macro-système technique par la déconnexion

Dans cette généalogie des projets constructifs qui s’arrête aux années quatre-vingt, ressort le sentiment qu’une des raisons de l’échec de leurs promoteurs à aboutir de façon convaincante à la réalisation d’un bâtiment véritablement autonome tient au décalage entre le radicalisme des intentions et les possibilités effectives offertes par la technique. Or, il semblerait qu’aujourd’hui les composants technologiques soient enfin à la hauteur des ambitions qu’on y plaçait dans les années pionnières. L’âge serait enfin de la déconnexion ? Pas si sûr… D’une part, les forces créatrices dans le registre de l’utopie sont singulièrement affaiblies, mais surtout les technologies susceptibles d’assurer l’autonomie des bâtiments, dans le domaine de l’énergie, du moins, sont aussi celles qui assurent la perpétuation du réseau urbain dans sa dimension macro-systémique. Car les large technical systems, confrontés à des contraintes d’optimisation de plus en plus importantes, ont besoin, pour s’ajuster, d’une flexibilisation de la demande pouvant aller jusqu’à… la déconnexion. Certes, celle-ci est toujours temporaire. Mais la demande d’effacement à laquelle sont supposés répondre les smart grids nécessite de mobiliser les capacités métaboliques des points terminaux que sont les bâtiments. Mieux encore, conférer une autonomie énergétique temporaire à un quartier à l’aide d’une forte densité de panneaux photovoltaïques, comme c’est le cas dans certains projets, devient une condition de survie du réseau de distribution de l’électricité. On pourra s’y résigner et reconnaître un nouveau rebond du macro‑système technique. On pourra, au contraire, s’en réjouir en disant que celui-ci, condamné à long terme, œuvre in fine, et avec des moyens inédits, en faveur d’une autonomie qui n’exigera plus rien d’autre que des volontés humaines pour se réaliser. On pourra enfin s’interroger sur les possibilités ouvertes par ce nouveau design de l’énergie. On se contentera ici de suggérer un changement de perspective : ne pas faire du territoire ou du bâtiment la variable d’ajustement du réseau ; ne pas faire du réseau une ressource subsidiaire sur l’économie de laquelle il n’y aurait pas à s’interroger, mais réfléchir simultanément aux conditions et aux bénéfices de l’autonomie et de la solidarité en matière d’accès à l’énergie et plus largement aux ressources vitales. Passer d’une autarcie aux accents sécessionnistes à une autonomie coopérative ; passer d’une solidarité mécaniste d’État de moins en moins protectrice socialement à une mutualisation coopérative entre territoires ; passer d’une gestion centralisée descendante à une intégration archipélagique des territoires, garantie et non plus assurée par des opérateurs centraux. Les soviets plus l’électricité, en somme, à moins que ce ne soit par elle.

Le rêve d’une déconnexion ouvre ainsi à des débats passionnants. Par une écriture simple, élégante et précise, Fanny Lopez parvient à rendre intelligible une histoire complexe aux enjeux multiples – bref, à produire ce genre de livre de la lecture duquel on ressort avec le sentiment d’être non seulement plus savant, mais aussi plus intelligent.

Bibliographie

Gandy, M. 2005. “Cyborg Urbanization : Complexity and Monstrosity in the Contemporary City”, International Journal of Urban and Regional Research, vol. 29.

 

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Alternatives  ... vers l'autonomie énergétique

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Bâtiment à énergie positive - La quantité d'énergie produite sur le toit, murs, ombrières... doit au moins compenser la somme des consommations énergétiques moyennes annuelles sous le toit
https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A2timent_%C3%A0_%C3%A9nergie_positive

« Positive Energy Buildings » are a concept of high-performance buildings considered to be
one of the possible solutions to nowadays energy and environmental challenges.

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La maison à énergie positive Gaïta, à Issy-les-Moulineaux, est à la fois une maison manifeste et un prototype architectural qui vise à anticiper les standards énergétiques et environnementaux futurs. Fruit de plusieurs années de recherche, ce bâtiment répond à ces défis ambitieux en s’appuyant autant sur l’architecture proprement dite que sur des dispositifs techniques innovants.  37, avenue du Bas Meudon sur l'île Saint Germain.

Gaïta, visite d'une maison à énergie positive
http://www.dailymotion.com/video/xcvy1j_gaita-visite-d-une-maison-a-energie_news

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Sénégal: « Assie Gaye », une villa positive en énergie
http://www.terra-newtech.com/

L’organisation TERRA technologies travaille au développement de systèmes énergétiques durables et à l’utilisation de la terre comme matériau de construction. Pour démontrer la faisabilité technique et économique des maisons à « énergie positive », TERRA technologies a entrepris la rénovation d’une villa à Dakar au Sénégal afin de la transformer en maison bioclimatique. Cette rénovation a pris place durant la période 2009-2010. Des blocs de terre compressés ont été utilisés dans la reconstruction du bâtiment, dont la surface a été élargie à 263,5 m² pour inclure notamment quatre chambres, deux cuisines et six salles de bains. Un système de gestion intelligente de l’énergie a également été conçu.

En matière de production énergétique, 10 panneaux photovoltaïques (capacité 1 300 W) ainsi qu’une petite éolienne de 200 W ont été installés, rendant la maison autosuffisante en énergie malgré l’utilisation d’un nombre important d’appareils électriques. Un Chauffe-eau solaire de 160 L alimente la maison en eau chaude, et les appareils électriques ont été choisis pour leur efficacité énergétique, tout comme l’éclairage (LEDs et ampoules basse consommation). Les économies d’énergies ont été estimées à 2 000 kWh par an.

D’autres critères ont également été pris en compte : implication de la main d’œuvre locale dans les travaux avec en préalable des actions de renforcement des capacités, forage et mise en place d’un puits pour l’arrosage des espaces verts, etc. Les coûts de construction ont été réduits (peu d’utilisation du ciment par exemple), tout comme les factures d’électricité et d’eau. Les émissions de CO2 ont été diminuées de 80 %, soit une économie de 12 tonnes de CO2 par an par rapport à des maisons similaires.

Les possibilités de duplication de ce type d’initiative sont importantes en Afrique, où la terre cuite est largement disponible et à moindre coût, les périodes de retour sur investissement sont courtes et le potentiel en matière d’énergies renouvelables est important.

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Une résidence HLM s’oriente vers l’autonomie énergétique
Source: http://www.sortirdunucleaire.org/Une-residence-HLM-s-oriente-vers-l

À Arras, le bailleur social Pas-de-Calais Habitat a choisi de désolidariser les parties communes du réseau EDF et de les alimenter par un système énergétique autonome. L’énergie produite par des panneaux solaires et des éoliennes est stockée grâce à un bassin de rétention en terrasse.

Composée de trois immeubles de 11 étages, la résidence Goudemand, à Arras, construite en 1975, a fait l’objet de fréquentes rénovations. Mais cette fois, le bailleur social Pas-de-Calais Habitat parle de "révolution". Il a décidé de déconnecter les parties communes du réseau EDF et d’installer neuf panneaux solaires de 240Wc, deux éoliennes de 500Wc et un bassin de rétention d’eau de 60 m3 sur le toit de la résidence ainsi qu’une turbine de 450Wc en sous-sol. Les parties communes des 240 logements devraient ainsi devenir énergétiquement autonomes.
L’un des prérequis de Pas-de-Calais Habitat était que le dispositif déployé puisse fonctionner cinq jours durant, sans être réalimenté en énergie. La question du stockage a donc été prépondérante dans la mise en œuvre du programme.


Des LED viennent progressivement équiper les paliers et les escaliers en remplacement des ampoules à incandescence classiques. Elles présentent l’avantage technique et financier de pouvoir fonctionner directement sur du 12V, permettant une exploitation directe de l’énergie éolienne et solaire sans repasser par le réseau. Dans le système mis en œuvre, l’eau de pluie collectée dans le bassin de rétention ne sert pas, en tant que telle, à produire de l’énergie mais participe au fonctionnement général d’une batterie hydraulique.
En journée, la production d’énergie éolienne et hydraulique est directement stockée sur batteries chimiques. Une fois celles-ci chargées au maximum – généralement entre 11h et 12h – elles déclenchent l’alimentation de la pompe dans les caves, qui réinjecte l’eau des cuves vers la terrasse. Les 10 m3 que contiennent les cuves permettent d’alimenter 6h durant les parties communes du bâtiment.


La nuit, en l’absence d’énergie photovoltaïque, les batteries chimiques amorcent une électrovanne dès que le seuil de stockage critique est atteint. Cette vanne libère l’eau du bassin en terrasse et ce faisant, alimente une turbine qui produit de l’énergie et recharge les batteries.


Réduction des charges pour les 700 habitants
En supprimant les compteurs électriques des parties communes, devenus inutiles grâce à l’alimentation directe en énergie, Pas-de-Calais Habitat estime à 50€ le gain immédiat par an et par logement. Les LED installées dans les couloirs et escaliers - moins énergivores et affichant une durée de vie largement supérieure aux lampes à incandescence - permettent de limiter les coûts de consommation électrique et engendrent une diminution des frais liés au "relamping". Sur le plan financier, l’investissement pour la production autonome d’énergie est estimé par Pas-de-Calais Habitat à 150€ par logement et par an, et devrait être rentabilisé en trois années. Pas-de-Calais Habitat estime qu’à partir de dix logements par entrée et 200 logements par immeuble, le modèle est réplicable. Cela concernerait 30 % du parc de Pas-de-Calais Habitat ou 12 000 logements.


À partir de février 2013, Pas-de-Calais Habitat va mettre à disposition des locataires toutes les données collectées par le bâtiment intelligent - chauffage, gaz, électricité et eau. Pour ce faire, des terminaux numériques (tablettes, ordinateurs... au choix pour les locataires en fonction de leur usage) viendront équiper les logements de Goudemand et d’autres résidences de Pas-de-Calais Habitat. Ils informeront les résidents sur leur consommation, en temps réel, via une interface simple et pertinente : volumes consommés, économies réalisées, tarifs en vigueur, plages horaires optimales de consommation, marges d’amélioration... Avec ce relevé instantané de consommation, Pas-de-Calais Habitat souhaite provoquer des changements de consommation, des anticipations de factures et permettre, aux résidents dans le besoin, de se manifester plus facilement.
E.L.
Le Moniteur, 30/11/2012

 

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L’autonomie énergétique par -40° C à Oulu en Finlande

Dans cette ville finlandaise, le test réussi de maisons autosuffisantes en électricité ouvre la voie à un autre modèle énergétique.
Par GABRIEL SIMÉON Envoyé spécial à Oulu (Finlande)
Source: http://villedurable.org/2013/03/04/oulu-ouh-la-la-lautonomie-energetique-par-40-c-finlande/

Le froid ne tempère pas l’innovation. A Oulu, ville finlandaise de 200 000 habitants, plus proche du cercle polaire que de la capitale Helsinki, les températures frisent parfois les – 40 °C. Et on a coutume de dire que si un concept marche ici, il fonctionnera forcément ailleurs. «Nous sommes pénalisés par le froid et la distance aux autres pays. Du coup, nous avons été naturellement obligés d’augmenter l’efficience de certains secteurs, comme ceux de l’énergie et de la construction», explique Juhani Anhava, consultant auprès du cabinet Pöyry spécialisé dans ces domaines.

Collectif. Depuis vingt ans qu’on y pense «clean», la Finlande fait figure d’exception en Europe en matière d’efficience énergétique – consommer moins pour le même résultat – et de recours aux énergies renouvelables. En 2011, 33% de l’électricité produite dans le pays était d’origine «verte», moitié hydraulique, moitié bois. Et, tandis que 84% de l’énergie consommée par les foyers partait dans le chauffage, près d’un Finlandais sur deux était raccordé à un système de chauffe collectif géré au niveau communal.

Depuis 2001, l’Etat renouvelle tous les trois ou cinq ans sa stratégie à long terme en matière d’énergie et d’environnement. Avec des objectifs ambitieux pour la fin de la décennie. D’abord, tout nouveau bâtiment construit après 2020 devra être «passif» : comprendre que la moitié des besoins en énergie des occupants devra être produite sur place à partir de sources renouvelables. Ensuite, le pays compte stabiliser sa consommation électrique finale d’ici à 2020, puis la réduire d’au moins un tiers sur les trente années suivantes. Enfin, la part des énergies renouvelables devra atteindre 38% en 2020, avec un effort massif porté sur l’éolien – qui représente aujourd’hui moins de 1% de la production.

Oulu, présentée comme la «Silicon Valley de la Scandinavie du Nord», va encore plus loin dans le collectif que le reste du pays : 90% des foyers – ainsi que les rues piétonnes – y sont chauffés via les tuyaux gérés par la ville. A la fin de l’année, tous seront équipés d’un nouveau boîtier électrique qui optimisera la distribution d’énergie en fournissant une mesure plus précise de la consommation. Cela n’empêche pas une poignée d’ingénieurs et de scientifiques locaux d’imaginer partir dans une direction opposée. Pour eux, les logements pourront bientôt être temporairement coupés du réseau, voire 100% autonomes en énergie. Et ce, sans rogner sur le confort intérieur si cher aux Finlandais. Leurs idées sont testées grandeur nature depuis plusieurs années. Avec un certain succès.

Sauna. A 12 km au sud d’Oulu, figé sous une épaisse couche de neige, l’écoquartier de Kempele est le pionnier de ces ensembles «off grid» (déconnectés du réseau électrique) finlandais. Depuis février 2010 et l’arrivée des premiers habitants, on y trouve dix grandes maisons avec leur jardin, une aire de jeu, un mini terrain de foot… et une centrale énergétique, qui produit suffisamment d’électricité et d’eau chaude pour subvenir aux besoins de la petite communauté. «Nous achetons des copeaux de bois que nous transformons en gaz au rythme de 3,5 m3 par jour, précise Jarno Haapakoski, directeur général de Volter, une société locale qui a fait de la fabrication de ce type de centrale sa spécialité. Une partie sert à chauffer l’eau circulant entre les maisons [où le chauffage s’effectue au sol, ndlr], l’autre est brûlée pour générer de l’électricité. Nous avons aussi une petite éolienne pour ajuster la production.» Adossé à ce système, un pack de batteries de 320 kWh permet de recueillir le surplus d’énergie produite pour faire face aux pics de consommation, et l’excédent d’eau chaude est stocké dans des réservoirs. Si la production venait à être empêchée, il y aurait assez pour alimenter le quartier pendant une journée.

La seule chose dont s’occupent encore les résidents est le bois destiné au sauna à fumée, véritable institution dans le pays où la majorité des maisons en sont équipées. «Il faut compter entre cinq et sept ans pour un retour sur investissement de ce système en Finlande, assure Jarno Haapakoski. Il reste bien moins onéreux que le réseau public !» En se référant aux statistiques officielles datées de septembre, se chauffer à partir de copeaux de bois revenait trois fois moins cher que d’utiliser l’électricité du réseau. Et cela restait toujours plus rentable que le chauffage collectif de la ville.

«Survivalistes». Se débrancher du réseau… Un argument économique ? «Bien sûr ! s’exclame Klaus Känsälä, directeur de recherche au centre d’études techniques VTT d’Oulu. Construire un logement hors réseau n’est plus une question de sensibilité écologique, c’est surtout un moyen de faire des économies. Et ça, c’est un argument qui parle aux gens.» Pour l’heure, l’appartement autonome qu’il expérimente depuis plus d’un an dans son centre de recherche a tout pour séduire un couple de «survivalistes» en quête d’indépendance énergétique. Une éolienne de 10 m de haut imbriquée dans l’immeuble et 20 m2 de panneaux solaires disposés sur le toit fournissent assez de puissance (9 kW) pour couvrir, en temps normal, tous les besoins du logement. En cas de météo peu favorable ou de panne des installations, un pack de batteries AGM de 58 kWh assure l’approvisionnement pour trois jours supplémentaires. Chauffage, machine à laver, sauna et voiture électrique inclus !

Un des chercheurs et sa famille y résident depuis plusieurs mois. C’est en chaussettes que l’on pénètre dans ce trois pièces de 65 m2, la déco y est si minimaliste que l’éclairage saute aux yeux. L’appartement a été truffé de diodes électroluminescentes (LED), dix fois moins gourmandes en électricité. La luminosité s’adapte en fonction de l’occupation des pièces et de l’ambiance programmée. La nuit, en cas de besoin pressant, une rangée de LED placée à 10 cm du sol s’allume dès le premier pied posé par terre.

«L’habitation est autosuffisante toute l’année sauf en hiver où la production est fortement diminuée faute de soleil, concède Klaus Känsälä. Mais à cette période, il sera alors intéressant d’acheter l’énergie du réseau public.» La principale innovation de cet appartement test d’Oulu se cache dans le placard électrique, d’une simplicité trompeuse. Ici, un boîtier de contrôle «intelligent», programmable par Internet, optimise en temps réel la consommation du foyer en fonction de ses besoins, de sa propre production d’énergie et des réserves sur batteries. «Grâce à de tels systèmes, chacun pourra bientôt programmer l’utilisation ou non de ses appareils selon l’heure de la journée, tout couper au départ du dernier occupant, et surtout arrêter l’éolienne et le photovoltaïque quand il n’y en a pas besoin», assure le responsable du projet.

 

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